Produits laitiers : l’image de l’éleveur plus forte que la marque
Industriels et éleveurs ont intérêt à faire cause commune pour répondre aux attentes du consommateur qui se détourne des grandes marques. Résultats d’une étude réalisée pour l’OPLGO(1).
Industriels et éleveurs ont intérêt à faire cause commune pour répondre aux attentes du consommateur qui se détourne des grandes marques. Résultats d’une étude réalisée pour l’OPLGO(1).
L’étude a été menée par Olivier Mével, consultant en stratégie marketing des filières agroalimentaires. 1200 interviews ont été réalisées en novembre et décembre 2019. Elle montre que les deux premiers critères d’achat sont l’origine France et le plaisir gustatif. Plus de 60 % des personnes interrogées estiment que les grandes marques nationales pourraient disparaître au profit des petites marques régionales ou locales. En effet, pour 72 % des acheteurs, les produits laitiers de marques nationales ne sont pas supérieurs en goût ni meilleurs pour la santé que les MDD. Cet avis atteint 82 % chez les 18/25 ans. Du coup, au moment de l’achat, 28 % des consommateurs déclarent favoriser les marques locales et 22 % les MDD. Olivier Mével parle « de choc, de fin d’une époque » pour la grande distribution, alors que 92 % des produits laitiers sont achetés en grandes surfaces et que le linéaire des produits laitiers a perdu 15 % de sa valeur en quinze ans.
Plutôt des marques régionales et des MDD
94 % des personnes interrogées attendent aussi des garanties de bonnes pratiques dans les élevages et 69 % jugent le bien-être animal prioritaire. Elles suggèrent que Lactalis s’engage dans une meilleure rémunération des éleveurs en lien avec le bien-être animal. Mais 72 % d’entre elles ont du mal à croire à une telle démarche de la part du premier laitier mondial. À la question « quand vous achetez un produit Lactalis, qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? » 30 % répondent une juste rémunération des éleveurs, 26 % le bien-être des vaches et 18,5 % une alimentation sans OGM.
« L’éthique humaine et animale est actuellement plus prégnante que les considérations environnementales », souligne Olivier Mével. Il insiste pour que les garanties figurent sur l’emballage des produits.
« Notre métier ne consiste pas seulement à remplir des tanks », résume Jean-Michel Yvard, président de l’OPLGO qui entend bien s’appuyer sur cette étude pour faire reconnaître le savoir-faire des éleveurs et utiliser à bon escient l’image des producteurs.