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Produire des génisses pour l’exportation

La vente d’animaux reproducteurs repose actuellement essentiellement sur l’exportation. Produire des génisses reste intéressant si les coûts d’élevage sont bien maîtrisés.

Pour trouver preneur sur les marchés d’export, les génisses doivent être préparées, sans défaut, et correspondre aux cahiers des charges, différents selon les pays en termes de poids, âge, pedigree, etc.
© B. Griffoul

Les échos du marché des génisses laitières sont contrastés. Depuis la crise laitière, le marché français est sinistré. En revanche, l’exportation de génisses et vaches en lait est plus dynamique que jamais et a compensé le recul hexagonal, tout au moins en Montbéliarde. Mais, l’export pourrait être encore plus porteur s’il n’était tributaire des accords et aléas sanitaires, souvent imprévisibles. « La demande d’animaux reproducteurs pour l’export est énorme, assure Guilhem Brouzes, de Coopex Montbéliarde. Nous en exportons trois à quatre fois plus qu’il y a cinq ou six ans, essentiellement sur les pays tiers. Quatre pays sont très demandeurs, le Maroc, l’Algérie, la Russie et la Turquie. Mais les échanges avec la Russie et la Turquie sont bloqués pour des raisons politico-sanitaires. Le marché intérieur ne représente plus que 10 % de notre activité et se tourne de plus en plus vers des vaches vêlées extras. Mais, nous en avons très peu à proposer. »

Gilles Serais, de la coopérative Ouest Genis’ confirme cette dynamique à l’export. « En Prim’Holstein, nous exportons des génisses gestantes de 4 à 7 mois vers le Maghreb, l’Algérie et le Maroc, et l’Espagne prend beaucoup de vaches en lait. Nous en faisons encore un peu en Italie mais beaucoup moins qu’avant. Malheureusement, nous ne pouvons pas accéder aux marchés d’Europe de l’Est, de la Grande-Bretagne et du Portugal, pourtant très demandeurs, à cause de la FCO. »

Trop peu d'animaux vaccinés FCO

Pour exporter vers ces pays-là, les animaux doivent être vaccinés contre les sérotypes 4 et 8. « Nous avons trop peu d’animaux vaccinés pour pouvoir être compétitifs et réactifs par rapport à nos concurrents allemands qui ne subissent pas cette contrainte, regrette-t-il. Il est difficile de faire passer le message de l’intérêt de vacciner aux éleveurs. Avec seulement le Maghreb et l’Espagne, les prix sont plus difficiles à tenir.  Il faut malgré tout tenir bon en espérant que la conjoncture laitière se redresse et que le marché local se relance. »

Élever des génisses pour la vente à l’export reste néanmoins intéressant affirment les deux responsables commerciaux, à condition qu’elles soient produites à coût marginal. « Dans des systèmes qui disposent de ressources fourragères, dont les bâtiments sont amortis et dans lesquels on peut conduire facilement des génisses, les coûts d’élevage ne sont pas très élevés, assure Guilhem Brouzes. Des éleveurs produisent des génisses gestantes de quatre mois destinées à l’export pour un coût de l’ordre de 800 euros. Ce sont les cinq derniers mois avant le vêlage qui coûtent cher.  »

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