Pourquoi bichonner les vaches taries ?
Le tarissement doit se concevoir comme la préparation à la lactation suivante et la prévention de nombreux risques sanitaires pour la vache et son veau. Voici les conseils du vétérinaire Arturo Gomez, responsable R&D Ruminants Zinpro pour favoriser la santé des vaches taries.
Le tarissement doit se concevoir comme la préparation à la lactation suivante et la prévention de nombreux risques sanitaires pour la vache et son veau. Voici les conseils du vétérinaire Arturo Gomez, responsable R&D Ruminants Zinpro pour favoriser la santé des vaches taries.
Phase 1 : Viser une bonne longueur d’auge
« Les vaches taries méritent également le meilleur fourrage de la ferme pour stimuler leur appétit, rappelle le vétérinaire. Tous les éleveurs devraient connaître l’ingestion des vaches avant le vêlage. Il faut viser 12-13 kg MS, et jamais moins de 10 kg MS. » Veiller à ce qu’il y ait 5 % de refus à l’auge et de l’eau en quantité non limitante.
Phase 2 : Offrir un max de confort
L’aire de vie pendant le tarissement des vaches est à rafraîchir en priorité en période de stress thermique. Elles y sont particulièrement sensibles et les conséquences sont très préjudiciables. Sur l’immunité, mais également sur la repro, la production de la prochaine lactation et les futures performances des génisses stressées in utero. Favorisez l’ombre et si vous installez des ventilateurs, commencez par le box des taries !
Phase 3 : Limiter les interactions sociales
Le départ vers le box de vêlage est une autre source de stress. « Déplacer la vache entre trois et dix jours avant terme est un mauvais compromis. Mieux vaut privilégier des temps de séjour courts en box de vêlage (2 jours ou moins). Cela limite le temps où elle reste seule et de toute façon, à l’approche de la mise-bas, elle se préoccupe moins de ses congénères que du vêlage en lui-même. »
Phase 4 : Zéro boiterie avant vêlage
« Les éleveurs ne font pas toujours le rapprochement entre certaines pratiques inadaptées au tarissement et les problèmes rencontrés quelques mois plus tard. Pourtant, les deux sont fortement corrélés. Par exemple, il n’est pas rare qu’un problème d’ulcère de la sole survenant à 3 mois de lactation trouve son origine autour du vêlage. » Pour synthétiser la kératine qui servira à la formation des onglons, la vache ne recourt à aucune autre source d’énergie que le glucose. Or, autour du vêlage, le glucose est mobilisé en priorité pour la production et l’immunité.
Phase 5 : Alimentation minérale de la vache tarie
Le tarissement est la période où il faut mettre le paquet sur les vitamines et les oligoéléments (en particulier le zinc, le manganèse, le cuivre et le cobalt). Une minéralisation non satisfaisante au tarissement entraînera des difficultés au vêlage, un colostrum de moins bonne qualité et pénalisera le transfert immunitaire mère-veau.
L’hypocalcémie ou fièvre de lait sub-clinique est un facteur de risque de nombreuses affections et elle pénalise l’immunité. Ses signes sont généralement invisibles et ses symptômes peu détectables. Une vache en hypocalcémie est fatiguée, passe plus de temps couchée et donc mange moins. Elle maigrit davantage, avec un risque d’acétonémie accru. Les conséquences commencent à se manifester peu de temps après la mise-bas, avec des problèmes de non-délivrance, des métrites, retournements de caillette et non-retour en chaleur. Distribuer un régime à Baca négatif (bilan alimentaire anions-cations), notamment à travers la complémentation minérale adaptée pendant le tarissement, permet à l’animal de mobiliser ses réserves en calcium et d’éviter l’hypocalcémie.
Mise en garde
Il faut tarir les vaches en « bon état » corporel avec une note comprise entre 3 et 3,75. L’idéal est de tarir à la note souhaitée au vêlage, le tarissement permettant simplement de la maintenir. Toute vache qui perd ou prend de l’état s’avère plus fragile au vêlage.
Lire l'article Chouchoutez vos vaches taries
Et aussi l'article Faites-vous pâturer vos vaches taries un mois avant vêlage?s