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N'ayez pas peur de déléguer vos cultures

La délégation des travaux des champs, c’est d’abord un gain de temps. Économiquement, cette stratégie tient la route. Elle se révèle intéressante à condition d’adapter son parc matériel.

La délégation des cultures se développe ces dernières années et va certainement continuer à prendre de l'ampleur.
La délégation des cultures se développe ces dernières années et va certainement continuer à prendre de l'ampleur.
© V. Marmuse / CAIA

Les éleveurs laitiers sont confrontés à des problèmes de main-d’oeuvre croissants. L’agrandissement et les attributions de volumes supplémentaires ne vont pas arranger la situation. Comment s’adapter ? Quelle solution retenir à moindre coût ? La délégation des cultures, couplée à la remise à plat de sa stratégie de mécanisation, est un levier possible. Mais encore faut-il que les exploitants acceptent de « lâcher » leur tracteur et de confier à une tierce personne les travaux des champs. Tout le monde n’est pas prêt à franchir le pas. Le temps libéré, souvent conséquent en délégation complète, permet de recentrer ses efforts sur l’élevage et d’améliorer l’efficacité du système. Les conseillers estiment qu’une heure facturée par l’entreprise ou la Cuma avec chauffeur, équivaut à deux heures gagnées pour l’exploitant. Vu le temps économisé, la question du coût passe d’ailleurs souvent au second plan.

Contrairement aux a priori, déléguer se justifie économiquement, mais à condition d’être cohérent. C’est-à-dire de ne pas cumuler l’externalisation des cultures et le maintien du matériel en propriété. L’équilibre économique suppose une remise en cause du parc individuel. Si on délègue et que l’on garde autant de tracteurs sous son hangar, on a tout faux ! Comme pour toute stratégie, une fois engagée, il faut aller au bout de la démarche.

Aller au bout de la démarche

Le matériel, c’est aussi une affaire culturelle. Aux Pays-Bas, par exemple, les exploitations laitières spécialisées sont souvent peu mécanisées et délèguent la quasi-totalité des travaux de cultures (lire reportage page 38).

Le choix de la délégation doit se faire en cohérence avec la main-d’oeuvre disponible sur l’exploitation. Un calcul au cas par cas s’impose en fonction de la main-d’oeuvre présente, du parc matériel, de la structure du parcellaire… Il n’y a pas de réponse toute faite. La réflexion peut être menée au moment de renouveler un investissement matériel. Une fois le choix individuel réalisé, il est difficile de revenir en arrière. D’où l’intérêt de réaliser de vrais diagnostics de mécanisation. Des outils développés par le réseau des Cuma permettent de mettre à plat tous les chiffres, de les analyser sans biais et de comparer les stratégies entre elles.

Enfin, si les coups de pouce fiscaux peuvent donner bonne conscience lors de l’achat de matériel, investir dans l’objectif premier de réduire ses prélèvements obligatoires n’est pas une bonne idée !


Au sommaire du dossier :

P28 Gagner du temps sans perdre d’argent - Stratégie de mécanisation

P32 Une solution gagnante quel que soit le système - Simulation économique

P34 « Nous avons pu développer la production » - À l’EARL La Gairie (44)

P36 « Déléguer plutôt qu’investir dans un robot » - À la SCEA de la Grande Métairie (56)

P38 « Nous avons fait le choix de la spécialisation » - À Hunsingo Dairy, aux Pays-Bas

Retrouvez l'intégralité du dossier le numéro de juillet-août de Réussir Lait, pages 26 à 40

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