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Limitez les parcelles "à tiques" aux vaches en fin de gestation

Une seule tique peut être vectrice de plusieurs maladies. Le diagnostic n’est pas toujours évident.

Les parcelles à risques sont les parcelles boisées, avec des talus, des friches...
© Bayer

Quelques espèces de tiques sont très présentes en France (1) ; elles peuvent véhiculer et transmettre des agents pathogènes. Les maladies vectorielles à tiques (MVT) diagnostiquées sur le territoire (ehrlichiose, anaplasmose, borréliose de Lyme, babésiose ou piroplasmose…) ont une fréquence et répartition dépendantes de nombreux facteurs.
Ailleurs dans le monde, les listes des espèces de tiques et de maladies sont longues et certainement non entièrement connues.
Une seule tique peut être vectrice de plusieurs maladies, la piqûre occasionnant une coinfection. De plus, certaines de ces maladies sont des zoonoses, maladies transmissibles à l’homme (ehrlichiose, babésiose de Lyme, fièvre Q…).

Des émergences à craindre avec le réchauffement climatique

La maladie s’explique par une rupture de l’équilibre hôte, parasite, agent pathogène et milieu. Un déséquilibre à grande échelle peut entraîner l’extension de cette maladie. Ainsi des émergences sont à craindre avec le réchauffement climatique. Quant au rôle de la faune sauvage, il est controversé. L’épidémiologie des MVT est complexe et peut faire intervenir des espèces comme le mulot sylvestre. Dans une certaine mesure, les populations de grands gibiers peuvent être régulées et les parcelles isolées par des clôtures.

L’infection par une MVT peut entraîner des signes cliniques caractéristiques, mais non systématiques, comme l’œdème des pâturons en cas d’ehrlichiose. Elle peut également rester inapparente MAIS ((ou)) avoir un impact lourd (température à plus de 40°C, arrêt de l’alimentation et de la production de lait, abattement, ictère…) allant jusqu’à la mort de l’animal. Ces signes dépendent de l’agent pathogène et de sa dose infectieuse mais aussi de la souche génétique. Le diagnostic n’est pas toujours évident. Un traitement doit être mis en place. N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire.

Un seul traitement avec AMM contre les tiques

Les tiques, globalement très résistantes, sont cependant sensibles à l’hygrométrie et ont besoin d’un couvert végétal. Voilà pourquoi certaines parcelles sont à risques (boisés, talus, friches…). Entretenir ces parcelles permet de réduire la concentration des tiques. Les animaux les plus sensibles, comme les vaches en fin de gestation, ne doivent pas y avoir accès. En revanche, exposer de façon raisonnée les génisses en première et deuxième saisons de pâture à ces parcelles, ainsi qu’à toutes celles de l’exploitation, leur permet de développer une immunité.

Le seul traitement avec AMM contre les tiques est le Butox. À cette dose, le temps d’attente lait est de 2,5 jours avec une efficacité maximale de 4 à 5 semaines. Ce sont les vaches en fin de gestation les plus sensibles, aussi le temps d’attente n’est pas une contrainte. La durée d’efficacité est à évaluer en fonction de chaque situation.

Des vaccins sont à l’étude. Les premiers seraient dirigés contre les agents infectieux. Chacun induirait une protection contre une maladie précise. Mais la biologie et surtout la variabilité génétique de ces agents limiteraient l’efficacité. Les seconds vaccins, plus originaux dans leur principe, seraient dirigés directement contre les vecteurs. Ils permettraient de bloquer la piqûre des tiques, voire de les tuer. S’ils se révèlent efficaces, ils permettraient de bloquer la transmission de l’ensemble des germes dont la tique est porteuse, quelle que soit la variabilité génétique.

(1) Ixodes ricinus, dermacentor marginatus, dermacentor reticulatus, haemaphysalis punctata et rhipicephalus sanguineus.

Lire aussi : Les tiques font partie des risques du non-confinement

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