Alimentation des bovins
Les levures ont un effet positif sur les fermentations
Alimentation des bovins
Les levures procurent un milieu propre à de bonnes fermentations dans le rumen. D´où leur intérêt dans la prévention de l´acidose.
Pour Gérard Fonty, chercheur à l´Inra de Theix (Puy de Dôme), le premier effet des levures dans la ration est de créer dans le rumen les conditions « abiotiques » nécessaires à de bonnes fermentations de la flore naturellement présente. Car les levures consomment les traces d´oxygène qui gêneraient la croissance des micro-organismes du rumen.
En deuxième lieu, les levures sont aussi des apporteurs de nutriments : des métabolites - acides aminés, vitamines, acides organiques - qui stimulent l´utilisation de l´acide lactique. D´où la préconisation des levures dans la prévention de l´acidose.
De plus, les levures sont aussi capables d´augmenter l´activité cellulolytique (dégradation de la cellulose) des micro-organismes du rumen, en particulier des champignons qui sont des anaérobies stricts.
Elles stabilisent la flore du rumen
La levure, probablement via la thiamine qu´elle apporte, est capable de doubler la dégradation de certaines celluloses par les champignons du rumen. « Ces champignons sont mal connus, mais exercent une activité fondamentale, enzymatique et physique, à l´égard des végétaux », a précisé Gérard Fonty, lors d´une journée sur les probiotiques, organisée par l´Aftaa(1) en mars dernier.
Enfin, des travaux menés sur des agneaux lui permettent d´affirmer que « les levures stabilisent l´écosystème qu´est le rumen ». En présence de levures, la flore cellulolytique est plus stable, et les activités cellulolytiques sont stimulées.
Les probiotiques pour les bovins |
Gérard Fonty est passé rapidement sur les effets zootechniques de l´ajout de levures (4 à 7 % de hausse de production laitière, 7 à 10 % de croissance en plus sur des bovins viande). Mais il rappelle que les effets seront plus marqués dans certaines conditions. D´abord dans le cas de rations à problèmes : acidogènes, déficientes, ou transitions alimentaires. Mais aussi pendant certaines périodes sensibles de la vie de l´animal : après la naissance, au sevrage, en cas de stress... « Mais pas avec n´importe quelle souche. Il faut adapter la souche à la cible. » Certaines levures seront en effet plus efficaces pour maintenir un bon pH, tandis que d´autres seront privilégiées pour favoriser la dégradation de la cellulose. Sachant que, dans tous les cas, l´essentiel est bien de maintenir ces levures vivantes dans le temps, dans le rumen... et dans l´aliment.
(1) Association française des techniciens de l´alimentation animale.