Éleveurs laitiers de France
Les consommateurs pour le « made in France »
Le lancement de J’aime le lait d’ici fait des émules. La distribution projette d’apposer le logo de la FNPL Éleveurs laitiers de France sur ses MDD. Lactalis suit cette stratégie avec un autre logo.

La grande offensive du lait de consommation made in France est née suite à la terrible dégradation du marché du lait de consommation premier prix en France. Les exportations de lait français o n t baissé : - 21 % entre les neuf premiers mois de 2009 et ceux de 2008. Mais surtout, les importations ont fortement augmenté : + 41 % sur la même période. Ces volumes de lait viennent essentiellement d’Allemagne. Ils ont durement concurrencé les premiers prix français. En cause ? Entre autre l’écart entre le prix du lait français (272 euros/t en moyenne pour du lait standard) et celui payé aux éleveurs allemands (230 euros/t).
En septembre dernier, la FNPL lance un logo: Éleveurs laitiers de France. Il garantit que le lait a été produit, collecté et transformé en France. « La FNPL met à disposition ce logo aux industriels qui le souhai- de suite adhéré à cette idée et a apposé ce logo sur sa nouvelle marque J’aime le lait d’ici, lancée dans la foulée. L’opération fonctionne, et elle intéresse du coup d’autres laiteries : le Glac, Maîtres laitiers du Cotentin… Comme les MDD (marques de distributeurs) de la grande distribution se font concurrencer par le lait d’ici, cette dernière veut aussi mettre en avant l’origine française du lait sous MDD. Deux enseignes ont d’ores et déjà acté le principe d’apposer le logo Éleveurs laitiers de France. Les lancements ne devraient pas tarder », expose Thierry Roquefeuil, de la FNPL. Lactalis est également intéressé par le made in France, mais elle a choisi de faire bande à part. « Nous préférons avoir notre propre identification Lait de France. Nous pouvons l’apposer sur tous les laits de notre gamme, des premiers prix à notre marque Lactel. Nous sommes ainsi cohérents avec notre politique de marque », souligne Luc Morelon, de Lactalis. Aujourd’hui, Lactalis n’appose la mention Lait de France que sur ses laits premiers prix. « On pourra l’étendre à nos laits sous marque. Et on se pose la question de la mettre sur d’autres produits, notamment sur l’emmental. »
À QUAND LE LOGO SUR L’EMMENTAL ?
En cette fin d’année 2009, l’invasion des laits de consommation premier prix allemands semble marquer le pas. Le prix du lait allemand remonte depuis novembre. « L’écart de compétitivité avec notre voisin se réduit, même si sur l’année l’écart reste significatif », souligne Jean- Marc Untereiner, directeur commercial d’Orlait. Autre tendance positive : « la hausse des cotations des produits industriels peut amener des transformateurs allemands à réduire leurs fabrications de lait de consommation premier prix pour aller sur le beurre poudre. » Enfin, « l’augmentation des volumes importés d’Allemagne est stoppée depuis le lancement du lait J’aime le lait d’ici », note Jean-Marc Untereiner. Des signaux positifs qui devraient permettre d’envisager plus sereinement l’année 2010. Pour les fromages, il faudra attendre plus longtemps. « Le problème des importations s’aggrave encore. La hausse récente du prix allemand et néerlandais n’a pas encore eu de répercussion sur le prix de leurs fromages », indique Luc Morelon. Le logo Éleveurs laitiers de France pourrait aussi être apposé sur les emmentals français. La FNPL y travaille. « Nous avons aussi eu des contacts avec des petits faiseurs de yaourts », ajoute Thierry Roquefeuil. À présent que le logo est lancé, la FNPL veut vérifier la traçabilité des laits, à l’aide de contrôles externes.
EN CHIFFRES
Déferlante allemande
+ 41% pour les importations de lait de consommation conditionné, entre la période janvier - août 2008 et la même période en 2009. Ces volumes de lait viennent essentiellement d’Allemagne.
+ 36% pour les importations de pâtes pressées cuites (famille de l’emmental), sur la même période. Ces volumes viennent essentiellement d’Allemagne (20 000 tonnes, soit 2 370 t de plus), et des Pays- Bas (6200 tonnes, soit + 4810 t). L’Irlande a elle aussi davantage exporté vers la France en 2009 (3 830 t, soit + 1 100 t). Source : FranceAgriMer.