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Epandage des fumiers
A la recherche de la précision

L´hétérogénéité du fumier et du chargement sont autant de facteurs qui altèrent la qualité de l´épandage.


Des gestes simples permettent de gagner en précision
Qui dit épandage de qualité sous-entend de connaître la valeur fertilisante du fumier épandu, la quantité épandue et enfin de répartir uniformément ce fumier sur le champ. La pesée d´épandeurs permet d´avoir une référence sur la densité du produit pour connaître les quantités épandues. Cette densité peut cependant changer d´une année à l´autre si le mode et la fréquence de paillage changent tout comme le mode de stockage. « Un fumier stocké en bout de champ évolue différemment selon la saison où est effectué le stockage. En été, l´évaporation entraîne une diminution de la densité et en hiver, les précipitations ont l´effet inverse », remarque Mickaël Madier, technicien de la FDCuma des Deux-Sèvres.
Un chargement homogène pour un épandage uniforme
Une fois la valeur et les quantités épandues connues, il reste à épandre le fumier le plus régulièrement possible sur le champ. A ce niveau, l´hétérogénéité du fumier entre en compte. La litière accumulée donne par exemple un fumier plus hétérogène, avec des couches superposées de différents produits. Selon Pierre Havard de la station agromachinisme des Cormiers en Ille-et-Vilaine « pour épandre un fumier frais, l´idéal est de le passer dans un retourneur d´andains pour l´homogénéiser. Même si cela exige une manipulation supplémentaire, le retourneur d´andains permet aussi d´émietter le fumier. Il est ainsi plus facile à épandre, et il force moins sur la mécanique de l´épandeur, ce qui réduit son usure. »
Au problème de l´hétérogénéité du fumier, peut aussi s´ajouter celui du chargement de l´épandeur. Pierre Havard constate sur ce point « les épandeurs sont généralement plus chargés du côté opposé à celui par où s´effectue le chargement, ce qui donne une mauvaise répartition en largeur. » Le fait de tasser le fumier dans l´épandeur au cours du chargement est également une pratique qui dégrade la qualité de répartition car on ne maîtrise pas ce tassement et il n´est donc pas homogène.
Le débit varie au cours du déchargement
La répartition longitudinale, c´est-à-dire la régularité du débit au cours du déchargement, est également un facteur difficile à maîtriser. Et là encore, le chargement peut jouer un rôle. « Si le fumier est compact, avec des pailles longues, je conseille de charger à hauteur de la traverse arrière, explique Pierre Havard Sinon l´avancement du fumier risque d´être bloqué, ce qui donnera un débit irrégulier. »
Plus généralement, le débit d´un épandeur n´est pas constant pendant toute la durée de la vidange. Il y a d´abord un temps d´amorçage au début, le temps que les hérissons soient totalement chargés de fumier. A la fin de l´épandage, le tas de fumier restant dans l´épandeur a tendance à s´ébouler, ce qui rallonge le temps de vidange et diminue progressivement le débit. Là encore, l´homogénéisation du fumier apporte un plus car la plage durant laquelle le débit est constant sera plus longue avec un produit homogène.
A cause de ces deux phénomènes et de l´hétérogénéité du produit à épandre, on constate que le débit de l´épandeur n´est pas lié directement à la vitesse d´avancement du fond mouvant. Pour cette raison, Pierre Havard estime que les systèmes de DPA (débit proportionnel à l´avancement), où la vitesse du tapis n´est asservie qu´à la vitesse d´avancement, n´apportent rien.
Repère de vitesse ©DL

Un repère de vitesse sur le diviseur de débit
permet de connaître avec plus d´exactitude la vitesse du fond mouvant.
Augmenter la vitesse du fond mouvant en fin de vidange
L´idéal serait un système qui régule la vitesse du fond mouvant en fonction de la masse épandue et non seulement en fonction de la vitesse d´avancement. La société Miro et le Cemagref ont développé un tel système en utilisant un volet peseur placé devant les hérissons. Mais ce dispositif n´est pas commercialisé à cause d´un coût encore trop élevé.
Pour stabiliser le débit en fin de vidange, Pierre Havard conseille d´accélérer progressivement la vitesse du fond mouvant, lorsque 60 à 70 % du chargement ont été épandus, c´est-à-dire lorsque la hauteur du chargement est inférieure à celle de la traverse arrière.
La porte de dosage est l´un des accessoires qui peut aider à régulariser le débit, mais elle n´a d´efficacité réelle qu´avec un produit homogène (compost, fientes) et sec.
« Avec des fumiers compacts, l´utilisation de la porte de dosage est risquée souligne Pierre Havard. On peut voir apparaître un phénomène de voûtage au-dessus du fond mouvant, ce qui signifie que le fumier est ralenti. »
Pour faciliter l´utilisation de la porte de dosage, un indicateur de hauteur d´ouverture est recommandé. Il permet de repérer avec précision la position de la porte et de mémoriser des réglages.
Porte de dosage ©DL

La porte de dosage n´a d´efficacité réelle qu´avec un produit sec et homogène.

Commande électrique du fond mouvant : l´indication de vitesse n´est pas toujours fiable
Parmi les différents systèmes de commande électrique de la vitesse du fond mouvant, Pierre Havard fait la distinction entre deux dispositifs. Tout d´abord, les systèmes où seul un potentiomètre avec une graduation sert à indiquer la vitesse d´avancement du fond mouvant. Selon lui, ces systèmes ne donnent pas une indication fiable : « Pour une position donnée du potentiomètre, la vitesse réelle du fond mouvant n´est pas toujours identique », explique-t-il. D´autres constructeurs utilisent des repères qui permettent de visualiser la position du diviseur de débit depuis la cabine et un potentiomètre avec une indication +/- en cabine. Le chauffeur contrôle alors la vitesse du fond mouvant directement sur le diviseur de débit. « Il reste à augmenter la taille et la précision du marquage sur ces repères observe Pierre Havard, car ils ne sont actuellement pas assez précis pour des faibles dosages. »
Retourneur ©DL

Pour épandre un fumier frais l´idéal serait de le passer dans un retourneur d´andain
pour l´homogénéisé.

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