Normandie
La production de boeuf pénalisée par la nouvelle Pac
Normandie
Dans les systèmes mixtes, herbagers, le maintien de la production de boeufs est remis en cause par la nouvelle Pac.
L´intérêt du maintien de la production de boeufs dans les systèmes mixtes lait + boeufs de Basse-Normandie semble mis à mal par la réforme de la Pac. C´est ce qu´ont affirmé Jérôme Pavie, de l´Institut de l´élevage, et Viviane Simonin, de la Chambre d´agriculture de la Manche, lors des Prairiales Normandie du Pin, le 17 juin dernier dans l´Orne.
D´après les simulations économiques, sans rien modifier dans le système avec une hypothèse de baisse de 20 % du prix du lait, l´application de la réforme de la Pac après 2006 induirait une baisse de revenu agricole de 20 % par rapport à la même situation en 2002. Il passerait de 25 500 euros à 20 100 euros. Les calculs ont été réalisés à partir d´une exploitation 100 % herbagère (85 ha), de type mixte lait + boeufs, avec un quota de 200 000 litres de lait produit par 45 Normandes. La marge boeuf actuelle est essentiellement composée de primes (PSBM, complément extensif, prime à l´abattage).
Augmenter le quota en abandonnant les boeufs
Elle va fortement chuter après la réforme de la Pac pour se situer en dessous de celle de la vache allaitante non primée. La quasi-totalité des primes boeufs seront en effet découplées et intégrées dans le droit à paiement unique.
Dans les conditions actuelles du prix du broutard, « la suppression des boeufs au profit de l´élevage de 16 vaches allaitantes non primées permettrait de compenser partiellement la perte de revenu sans toutefois revenir au niveau de revenu initial », a expliqué Jérôme Pavie. Mais la substitution des boeufs par des vaches allaitantes a des conséquences sur l´organisation du travail. La meilleure stratégie pour maintenir son niveau de revenu (26 500 euros) consisterait à augmenter le quota en abandonnant les boeufs, ou à s´agrandir avec des terres ayant une référence laitière.