La besnoitiose gagne du terrain au nord de la Loire
Causée par un parasite, cette maladie endémique dans le sud de la France remonte dans la moitié nord. Faute de traitement et de vaccin, seules sa détection précoce et la réforme des animaux permettent de maîtriser sa propagation.
Causée par un parasite, cette maladie endémique dans le sud de la France remonte dans la moitié nord. Faute de traitement et de vaccin, seules sa détection précoce et la réforme des animaux permettent de maîtriser sa propagation.
Maladie historiquement présente dans le sud puis le centre de la France, la besnoitiose fait désormais de plus en plus parler d’elle dans les régions situées au nord de la Loire. Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Les stratégies de surveillance (dépistage dans le sang ou le lait de tank) mises en place par les GDS permettent de limiter sa propagation dans les élevages et de réformer les animaux infectés.
La besnoitiose est de plus en plus diagnostiquée dans des régions telles que la Normandie, la Bretagne, les Hauts-de-France et le Grand Est. « Il y a toujours eu des foyers ponctuels dans ces régions. Ils n’étaient pas forcément détectés parce que la maladie se déployait à bas bruit, sans que le cheptel n’exprime de signes cliniques particuliers », explique Céline Talarczyk, ingénieur conseil à GDS France.
Achats d’animaux et réchauffement climatique
Les achats d’animaux et l’augmentation de la période d’activité des vecteurs due au réchauffement climatique participent à la diffusion de la maladie dans ces régions. Cette diffusion peut être maîtrisée par un renforcement des contrôles de la besnoitiose lors de l’achat d’un animal et le déploiement des dépistages préventifs à partir d’un échantillon de lait de tank dans les élevages laitiers depuis 2018. « Le plus faible coût des dépistages sur lait de tank explique pourquoi nous dépistons désormais proportionnellement plus d’animaux dans les élevages laitiers que dans les élevages allaitants, pour lesquels les diagnostics sur échantillon de sang en mélange, et plus encore en analyse individuelle, restent plus coûteux », souligne Céline Talarczyk.
Une analyse de lait de tank par an
Faute de vaccins ou de traitements efficaces, la vigilance s’impose d’autant plus dans les élevages laitiers que la contamination est favorisée par le rassemblement des animaux lors de chaque traite. En cas de contexte à risque (achats d’animaux, proximité avec une zone humide avec forte activité vectorielle, mélange de troupeau…), Céline Talarczyk préconise de rester vigilant quant à l’apparition de signes cliniques avec son vétérinaire. Et de réaliser de façon préventive une analyse de lait de tank par an. « Si l’éleveur le fait en même temps que les analyses dédiées aux maladies réglementées telles que l’IBR et la brucellose… cela lui coûtera beaucoup moins cher que des dépistages individuels réalisés à partir d’un échantillon de sang si la maladie est détectée tardivement. »
Lorsque le résultat de la première analyse est positif, il sera nécessaire d’étudier avec son GDS et son vétérinaire la conduite à suivre en fonction du contexte épidémiologique. « Un second contrôle sur le lait de mélange un à deux mois plus tard pourra s’avérer nécessaire pour confirmer le premier résultat. »
Le saviez-vous ?
La besnoitiose est une maladie parasitaire causée par un protozoaire (Besnoitia besnoiti), de la même famille que celui responsable de la coccidiose. Il se transmet entre bovins via des insectes piqueurs (taons, stomoxes…), lors d’achats d’animaux ou d’interventions de l’homme (aiguille à usage multiple…). Cette maladie dont les premiers symptômes ne sont pas spécifiques (changements comportementaux, fièvre, congestion des muqueuses, baisse de production laitière…) peut dans sa phase ultime conduire à la mort de l’animal. Elle est sans danger pour l’homme.