« J’ai choisi un SSV à moteur essence pour la polyvalence »
Laurent Patault, céréalier dans la Sarthe, a troqué son quad pour un SSV qu’il valorise à l’épandage, au désherbage des bords de champ, à l’entretien du drainage, mais aussi pour les courts déplacements où il remplace le pick-up.
Laurent Patault, céréalier dans la Sarthe, a troqué son quad pour un SSV qu’il valorise à l’épandage, au désherbage des bords de champ, à l’entretien du drainage, mais aussi pour les courts déplacements où il remplace le pick-up.
« En trois mois, j’ai déjà parcouru 2 000 kilomètres avec mon SSV, se félicite Laurent Patault, agriculteur sur 200 hectares (colza, blé, orge, tournesol et maïs) à Bonnétable dans la Sarthe. C’est devenu très rapidement l’engin à tout faire de l’exploitation. Je ne regrette en rien mon quad qui n’offrait pas du tout la même polyvalence. » Le céréalier a mûrement réfléchi son investissement et s’est finalement orienté vers un modèle à moteur essence, un Can-Am Traxter HD7 doté d’un monocylindre de 650 cm3 délivrant une puissance de 52 chevaux. « Je n’ai pas fait le choix du diesel, car je souhaitais pouvoir faire de la route avec mon véhicule. Mais la plupart des modèles diesel plafonnent à 40-50 kilomètres à l'heure et leur capacité d’accélération est limitée. » Cette décision impose toutefois une contrainte supplémentaire à Laurent Patault. « J’ai une station-service à proximité, qui me permet de faire le plein du réservoir de 40 litres, ainsi que deux bidons de 25 litres. De quoi m’assurer une autonomie d’environ 1 000 kilomètres, le Can-Am consommant en moyenne 8 à 9 litres aux 100 kilomètres. »
Un prix qui grimpe avec les options
Le modèle sélectionné par l’agriculteur lui permet d’atteindre une vitesse de 65 kilomètres à l'heure. « J’aurais pu me tourner vers le HD 10, à plus gros moteur de 82 chevaux. Doté de l’ABS, il permet de rouler à 90 kilomètres à l'heure (NDLR : homologation à 110 km/h), mais le différentiel de prix est dissuasif. » Le Traxter HD7 de l’agriculteur s’affiche à un tarif hors taxes de 13 500 euros. « L’écart ne semble pas si élevé avec un bon quad, mais à ce prix, on n’accède qu’au modèle de base assez dépouillé. Pour disposer d’un véhicule correctement équipé, il est nécessaire de piocher dans un catalogue d’options très fourni. Les SSV sont des véhicules à la carte, il ne faut pas se fier aux tarifs de base », avertit Laurent Patault. Pour pouvoir rouler confortablement l’hiver, il a opté pour un toit, un pare-brise ouvrant et des demi-portes. « Même l’essuie-glace est en option ! » Le céréalier a aussi rajouté le pare-chocs et des élargisseurs d’ailes faisant office de garde-boue. « C’est indispensable pour éviter les projections en conditions boueuses. Je pense même ajouter prochainement des bavettes à l’arrière. » Finalement, l’investissement s’est élevé à plus de 17 000 euros hors taxes.
Une benne à tout faire
Outre le confort de conduite, le principal avantage du SSV par rapport au quad réside dans sa benne. « Avec le quad, on est rapidement obligé d’utiliser une remorque, ce qui est beaucoup moins pratique. » L’agriculteur réalise tous ses épandages d’antilimace avec le SSV. « Le Delimbe était sanglé jusqu’à présent sur deux palettes. J’ai juste tiré une alimentation électrique à l’arrière de la cabine. Prochainement, je vais faire adapter une plaque en aluminium sur laquelle l’épandeur sera fixé et qui viendra se poser sur les ridelles. Cet aménagement me permettra de stocker des sacs dans la benne, sous la plaque. » Laurent Patault installe aussi un petit pulvérisateur de 120 litres équipé d’une rampe de 6 mètres pour traiter des bords de champ. Au printemps, le Can-Am a également servi pour ravitailler en semences le semoir monograine. « J’ai fait près de 1 500 kilomètres en un mois. »
Utile à toutes les saisons
À l’été, le SSV poursuit sa mission de ravitaillement, mais cette fois-ci, pour la moissonneuse-batteuse. « Sa caisse permet d’embarquer une cuve de 500 litres de GNR. Et il fait office par la même occasion de véhicule accompagnateur. Le Can-Am a finalement remplacé le pick-up de l’exploitation sur les petits trajets de moins de 5-6 kilomètres et les tâches les plus salissantes. » L’agriculteur met notamment à profit son SSV durant l’hiver pour l’entretien des drainages, une activité qu’il assure également en prestation. « La benne accueille facilement tous les outils et j’attelle une remorque quand il faut emmener des tuyaux. »
Un confort de conduite apprécié de tous
« Le SSV est vraiment devenu la brouette de l’exploitation. Je me surprends parfois à le prendre pour rejoindre le hangar avec des outils. Contrairement au quad, on monte dessus sans difficulté et on profite de trois places. Mon père, qui vient parfois donner un coup de main, ne voulait plus utiliser le quad. Maintenant, il a pris goût au SSV », apprécie Laurent Patault. Avec sa suspension à grand débattement, le véhicule se montre aussi confortable dans les champs que sur la route. « C’est beaucoup plus sécurisant que le quad. En revanche, il faut s’habituer aux systèmes de sécurité. Le puissant signal sonore nous rappelle à l’ordre si l’on oublie de mettre la ceinture ou le levier en position parking à l’arrêt. » Le SSV allie aussi l’utile à l’agréable, en devenant le véhicule de loisir du week-end. « C’est l’engin idéal pour la chasse, mais aussi pour aller à la jardinerie avec madame », illustre l’agriculteur, qui reconnaît toutefois que ce véhicule ne peut pas être le seul utilitaire de l’exploitation. « Ce n’est pas un engin conçu pour les longs trajets routiers. L’agrément de conduite reste limité face au pick-up, notamment au niveau du bruit. »
Chiffres-clés
Le Traxter HD7
52 ch
660 kg poids à vide
680 kg de charge utile dont 454 kg dans la benne
1 136 kg de capacité de remorquage
28 cm de garde au sol
13 500 euros HT tarif sans option
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