Génomique : l’index vitesse de traite confirme son intérêt
L’index génomique de vitesse de traite mérite l’attention, et particulièrement en cas de stalle de robot saturée. Sa fiabilité a été vérifiée à travers une vaste étude de Seenovia portant sur plus de 10 000 femelles.
L’index génomique de vitesse de traite mérite l’attention, et particulièrement en cas de stalle de robot saturée. Sa fiabilité a été vérifiée à travers une vaste étude de Seenovia portant sur plus de 10 000 femelles.
« L’index de vitesse de traite est bel et bien fiable », affirme Xavier Brémondy, responsable du marché génétique et reproduction chez Seenovia, suite à une récente analyse des données de 200 élevages rassemblant plus de 10 000 femelles en première lactation.
Certains en doutaient car le phénotype servant à le calculer repose sur un simple avis qualitatif des éleveurs lors du pointage. « Nous avons voulu vérifier ce point en nous appuyant sur des données factuelles chiffrées. Ce travail n’avait jamais été réalisé auparavant. »
L’analyse s’est appuyée sur les résultats d’élevages en traite robotisée bénéficiant du service Datahub, plateforme d’échange de données entre le robot et l’entreprise de conseil en élevage. C’est par ce biais et grâce aux données de débit de lait récupérées que la corrélation entre la valeur génétique des femelles et les débits de traite réels observés a pu être étudiée.
Le constat est sans appel : sur la population de femelles génotypées, le coefficient de corrélation est de 40 %, ce qui signifie que l’index est donc un bon indicateur prédictif du débit de lait. « Intensifier la sélection sur ce caractère permettra bien de l’améliorer, considère le conseiller. Sur les animaux indexés sur ascendance, la tendance va dans le bon sens mais le coefficient de corrélation tombe à 11 %, ce qui se révèle beaucoup moins efficace. »
Des vitesses de traite allant du simple au double
La vitesse de traite est un caractère important, particulièrement pour les élevages équipés de robot de traite et qui cherchent à produire un maximum de lait avec un minimum de stalle. « Concrètement, le débit de lait observé en élevage peut varier de 1,8 à 3,5 kilos de lait par minute pour un même volume produit. Pour une vache à 30 kilos de lait, cela revient à passer de 8 minutes de traite à 16 minutes par jour, soit deux fois plus de temps. »
Concernant la transmission aux générations futures, l’héritabilité du caractère vitesse de traite s’élève à 20 % d’après GenEval(1). « Cela se montre satisfaisant, même si elle se révèle moins élevée que l’héritabilité de la quantité de lait (30 %) ou des taux (50 %) », poursuit Xavier Brémondy, en rappelant que la génétique est de toute façon le seul moyen d’améliorer ce caractère, l’environnement n’ayant pas d’impact. À titre de comparaison, cette héritabilité apparaît quasi équivalente à celle observée pour les caractères morphologiques.
Un gain potentiel de lait produit par stalle
Dans la population des 200 élevages étudiés, 0,34 point d’index vitesse de traite sépare le quart inférieur (-0,17) du quart supérieur (0,17), soit une variation de débit moyenne de 0,2 kg de lait par minute. « Pour une stalle robot qui réaliserait en moyenne 14 heures de traite effective par jour, cette variation de 0,34 point correspondrait à 60 000 litres de lait produits en plus », calcule Xavier Brémondy.
Mise en garde
Il existe une corrélation négative entre les index vitesse de traite et les index cellules ou mammites cliniques. Cette corrélation logique s’explique par la rapidité d’ouverture et de fermeture des sphincters des trayons. Il faut donc ménager les priorités en fonction des objectifs et de la situation de chaque élevage.