En Allemagne, les règles du marché ne sont plus sacro-saintes
La filière laitière allemande ne veut pas d’un nouvel encadrement des volumes ; mais la crise la fait réfléchir.
La filière laitière allemande ne veut pas d’un nouvel encadrement des volumes ; mais la crise la fait réfléchir.
Les entreprises allemandes et plus particulièrement les coopératives qui transforment 70 % du lait allemand, tentent de trouver de nouveaux outils pour éviter de prendre de plein fouet les retournements du marché. Au niveau des coopératives, des questions comme la fin du préavis ou la fin de l’obligation d’apport total sont sur la table ; elles ne sont pas tranchées. L’adhérent à une coopérative continue, jusqu’à nouvel ordre, à pouvoir livrer les volumes qu’il veut à sa laiterie qui a obligation de prendre toute sa collecte. Les adhérents de la coopérative DMK ont d’ailleurs rejeté en juin dernier en assemblée générale à une majorité de 86 % une proposition visant à instaurer un système de prix A et B. Avec les "encouragements" du ministère de l’Agriculture, les cinq plus grandes coopératives du pays ont par ailleurs été invitées à créer une interprofession. Mais leur rencontre a finalement débouché sur la mise en place d’un groupement d’intérêt économique. Sa mission est de parler en leur nom et de mettre au point un instrument qu’une laiterie pourrait déclencher à sa discrétion en cas de crise.
Un groupement d’intérêt économique représentant cinq grandes coopératives
Des contrats d’un nouveau type voient le jour. Comme ce contrat signé en septembre 2016 par une entreprise privée et son fournisseur qui stipule que CE DERNIER ((le fournisseur)) pourra livrer son volume historique avec une tolérance de plus ou moins 10 %. S’il dépasse cette marge, il devra trouver un fournisseur sous sa référence ou alors le surplus livré lui sera payé au prix du marché spot. À l’inverse s’il ne peut fournir le volume souscrit moins 10 %, le transformateur pourra acheter le surplus sur le marché spot et envoyer la facture à l’éleveur ! "Le contrat est rédigé en ces termes car la laiterie voulait connaître le litrage qu’elle aurait à transformer. Je m’attends à une recrudescence de contrats de ce type à l’avenir, commente Marhus Seemüller, directeur de Bayern MeG (l’OP horizontale qui représente 99 groupements et pèse 3,5 milliards de litres).
Autre exemple, celui de la coopérative Omira qui a négocié un prix garanti de 327 €/1 000 l pour 150 millions de litres produits sous cahier des charges et à fournir sur un an au groupe agroalimentaire Mondelez. Le cas est isolé pour l’heure. Il cache un nombre important de réunions où les participants débattent d’une sécurisation du prix du lait, y compris par un outil comme le marché à terme. "Les critères retenus pour le paiement changent lentement mais constamment. La valorisation du lait joue encore un rôle limité, mais elle devrait être de plus en plus considérée à l’avenir."
La valorisation et le prix du lait font débat en Allemagne ?????