Collect’Bouz spécial pâturage – Les bouses collectées au cul des vaches pour alimenter le méthaniseur
Après l’urinoir CowToilet de la société néerlandaise Hanskamp primé d’une médaille d’or au salon Eurotier 2020, la start-up normande Bouz’Eco dévoile le Collect’Bouz spécial pâturage, un robot qui récupère les bouses au cul des vaches pour les valoriser dans le digesteur de l’unité de méthanisation.
Après l’urinoir CowToilet de la société néerlandaise Hanskamp primé d’une médaille d’or au salon Eurotier 2020, la start-up normande Bouz’Eco dévoile le Collect’Bouz spécial pâturage, un robot qui récupère les bouses au cul des vaches pour les valoriser dans le digesteur de l’unité de méthanisation.
La gestion des déjections animales amène les ingénieurs des bureaux d’études à se triturer la cervelle pour trouver des solutions, parfois surprenantes mais efficaces. Récemment, la société néerlandaise Hanskamp a, par exemple, remporté une médaille d’or au palmarès des innovations du salon allemand Eurotier 2020 pour son urinoir CowToilet. Cet équipement réduit les émissions d’ammoniac en récoltant uniquement l’urine des vaches et en évitant son mélange avec la bouse.
En France aussi, les idées ne manquent pas et la start-up normande Bouz’Eco le prouve avec son incroyable robot Collect’Bouz spécial pâturage. Cet automate est né après que deux frères startupers aient pris connaissance de l’étude du potentiel biogaz des déjections animales réalisée par le centre zootechnique de Maroua au Cameroun. Le rapport souligne notamment que : « Malgré un faible potentiel méthanogène, les bouses de vaches sont indispensables, car elles apportent des bactéries fraîches, elles ont un fort pouvoir tampon (stabilise le pH), ce qui facilite les réactions bactériennes et assure une stabilité du milieu ». Partant de ce constat, les ingénieurs de Bouz’Eco ont imaginé un engin capable de suivre le troupeau dans la parcelle pour récupérer les déjections des bovins au pâturage.
Compter un mois d’accoutumance au robot pour les bovins
Le principe de fonctionnement est finalement assez simple. Il valorise le capteur posé sur la queue servant habituellement à détecter les vêlages. Ainsi, dès que la vache lève son appendice, le robot accourt pour tendre un réceptacle derrière elle, afin de collecter son offrande. Au pire, il la reprend au sol. « Au début l’éleveur peut avoir l’impression de marcher sur des œufs avec ce matériel, car il faut aux bovins un laps de temps pour qu’ils s’habituent à l’approche de l’automate. D’ailleurs, les première semaines font souvent l’objet de scènes plutôt épiques, car l’animal peut partir au galop face à l’arrivée du Collect’Bouz, qui, lui, met les bouchées doubles pour la rattraper. Le délai d’accoutumance au robot pour les bovins est aujourd’hui d’environ un mois. Toutefois, pour le réduire, nous travaillons actuellement sur une deuxième version d’automate adoptant une forme proche de celle d’un veau, qui, nous l’espérons, devrait s’intégrer plus rapidement dans le troupeau », confie Estèphe Fluent, associé avec son frère Jeff Fluent dans la Start-up Bouz’Eco. L’engin emporte 200 litres de déjections qu’il achemine jusqu’au digesteur grâce à un guidage par GPS. Il repose sur quatre roues motrices et est animé électriquement. Sa recharge présente la particularité de s’effectuer par à-coups directement sur la clôture électrique. Une dizaine d’exemplaires de présérie du Collect’Bouz sont déjà en service, avant une commercialisation officielle le 1er avril 2022. Espérant bien faire le Bouz avec leur innovation inédite, comme ils aiment plaisanter, les deux frères associés de Bouz’Eco sont sortis de leur bureau, dénommé l’Aquarium, pour déposer un dossier au palmarès du meilleur poisson d’avril 2021. Et avec une telle innovation, ils espèrent bien monter sur le podium pour remporter une médaille… en chocolat !