Bovins lait : la ration sèche permet d´améliorer la rentabilité du travail
Selon les firmes d´aliments, la ration sèche a un coût qu´il convient de relativiser au regard de l´économie en charge de travail.
Pour Anthony Mercier, de CCPA, « l´incidence économique du passage en ration sèche doit se mesurer à l´échelle de l´ensemble de l´exploitation, en poussant le raisonnement jusqu´au résultat courant obtenu. » Cela permet en effet de prendre en compte l´impact réel au niveau des investissements, et donc des amortissements engendrés. « Sur le terrain, nous observons des élevages qui améliorent leur revenu, ou qui, tout du moins, ne le détériorent pas. » De son côté, Jean-Philippe Rousseau, responsable vaches laitières chez Sanders, estime que « cette stratégie n´implique pas de dégradation de revenu si sa mise en oeuvre s´accompagne d´une forte augmentation du niveau de production laitière (+ 2000 kg/vache) et qu´elle permet en même temps de limiter signicativement le coût des investissements à réaliser ».
Et de poursuivre : « l´augmentation de la productivité laitière est un point essentiel, qui dépend à la fois de la situation initiale de l´élevage et du potentiel génétique du troupeau. Si un troupeau Prim´Holstein à 8000 kg peut viser une telle marge de progrès, cela semble en revanche peu probable pour un troupeau qui se situe déjà à 10 000 kg de lait par vache. »
![]() |
Le passage en ration sèche est source d´économie de temps, surtout au niveau de la préparation et de la distribution de la ration maïs. ©S. Roupnel |
La rémunération du travail compte aussi
« Cela dit, les éleveurs qui se lancent dans cette technique cherchent avant tout à réduire leur charge de travail, et ils sont prêts pour cela à accepter une diminution de revenu », observe Anthony Mercier. « Ces derniers adoptent en fait une approche différente de la production laitière en raisonnant en termes de rentabilité de l´heure de travail, explique Jean-Philippe Rousseau. Je pense que pour bon nombre d´éleveurs qui ont choisi cette stratégie, il s´agit d´une solution d´attente, qui risque d´évoluer selon le prix du lait et le bilan du fonctionnement des rations sèches sur leur ferme. »