Le coût
Booster ses prairies grâce à l’entretien mécanique
L’entretien mécanique aide les prairies à pleinement exprimer leur potentiel fourrager. Avant de se lancer, il faut déjà analyser les dysfonctionnements pour trouver le bon moyen d’y remédier.
L’entretien mécanique aide les prairies à pleinement exprimer leur potentiel fourrager. Avant de se lancer, il faut déjà analyser les dysfonctionnements pour trouver le bon moyen d’y remédier.
Par l’exploitation du fourrage, les conditions climatiques, ou une conduite inadaptée, une prairie subit des agressions. « Quand on constate que le fonctionnement de sa prairie n’est plus optimal, que le rendement fourrager diminue, il faut se poser les bonnes questions, rappelle Patrice Pierre, spécialiste pâturage à l’Institut de l’élevage. D’abord, identifier le problème, puis trouver les pistes pour y remédier. »
L’entretien mécanique des prairies complète de bonnes pratiques d’exploitation et les interventions chimiques (fertilisation, chaulage, désherbage). L'objectif est de renforcer le potentiel productif, maintenir l’équilibre entre espèces et ne pas laisser d’espèces indésirables s’installer.
Faucher refus et adventices avant l’épiaison
La fauche permet de limiter la montée en graines des adventices et stimule une repousse plus régulière de toutes les espèces fourragères.
Comment ? Avec un broyeur, une tondeuse à refus, pour obtenir une coupe franche.
Quand ? Après l’épiaison des graminées, en fin de printemps.
Ébouser en fin de saison
Le passage de la herse aide à répartir les éléments fertilisants, ce qui favorise leur assimilation. C’est d’autant plus important quand trop de déjections sont concentrées au même endroit, par exemple sur une parcelle parking ou quand le chargement est élevé.
Comment ? Avec une herse équipée de lames horizontales ou de rabots.
Quand ? En fin de saison de pâturage pour améliorer l’assimilation de la matière organique. Surtout pas au printemps, un ébousage a un effet négatif sur l’appétence par l’augmentation des souillures sur les feuilles.
Aplanir taupinières et ornières sur les prairies de fauche
Quand le sol est nivelé, soit par des ornières, soit par des taupinières, les outils de récolte risquent d’entraîner de la terre, ce qui peut provoquer des contaminations par des spores butyriques dans les ensilages et enrubannages. Aplanir ces excès de terre limite aussi l’usure du matériel de récolte. Dans les régions où ces rongeurs sont présents, détruire les taupinières est une piste pour limiter les voies d’entrée des campagnols terrestres.
Comment ? Avec une herse équipée de racloirs, de palettes, de lames niveleuses ou de socs en V.
Quand ? Dès que l’herbe est rase.
Aérer et scarifier les sols tassés
En travaillant mécaniquement les premiers centimètres, on aère le sol et on coupe les racines. Ce qui permet de réduire l’accumulation d’un feutrage racinaire, dont la densité est un obstacle aux échanges gazeux. Cela joue sur la décomposition de la matière organique, dont sa minéralisation.
Comment ? Avec un outil trancheur à dents verticales
Mais attention, les interventions mécaniques de ce type peuvent faire plus de dégâts que de bien. Dans plusieurs séries d’essais menés avec Arvalis, l’Institut de l’élevage a montré qu’une intervention mécanique était loin d’être toujours bénéfique. « Différents outils, travaillant de 2 à 4 cm ou plus en profondeur, de 10 à 15 cm, ont été comparés, présente Patrice Pierre. Au mieux, ils n’ont pas eu d’impact sur le rendement fourrager, au pire ils l’ont réduit de 30 %. » L’apparition de sol nu a eu tendance à augmenter le développement de plantes indésirables. Ces interventions sont à réserver aux prairies vraiment matraquées et tassées. Elles peuvent avoir un intérêt dans une optique de rénovation de prairies dégradées mais pas pour de l’entretien « courant ». « L’aérateur le plus efficace reste le ver de terre. »
Enlever la mousse
La mousse s’installe quand il y trop de sol nu. On peut l’enlever avant de sursemer les zones.
Comment ? Avec une herse étrille.
Quand ? En automne-hiver. À combiner avec un regarnissage ou un sursemis si de grandes surfaces se trouvent mises à nu.
Rouler les sols soufflés
Après des épisodes de gel-dégel, suite à du pâturage en conditions difficiles, les sols peuvent être comme soufflés. Le roulage permet de les rappuyer, de les égaliser. Cette pratique permet aussi de rappuyer les cailloux et de niveler. Le roulage favorise le tallage des graminées.
Comment ? Avec un rouleau lisse.
Quand ? La fenêtre d’intervention est souvent courte pour pouvoir intervenir sur un sol rappuyé mais avant le redémarrage végétatif. « Des essais en Belgique ont montré la meilleure efficacité avec un rouleau léger (1 t) et une intervention précoce, avant le 31 mars. »
Le coût
Stéphane Guilmineau, éleveur en Vendée
« J'interviens à chaque sortie de parcelle »
Antoine Delahais, en bio à Bréauté en Seine-Maritime
« Maximiser la pousse de l'herbe »