5 conseils pour tarir une vache
S'il y a 15 - 20 ans, les vaches taries étaient un peu mises à l'écart car les éleveurs avaient moins conscience de l'importance du tarissement, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Qualité du lait pour l'animal, favoriser la production laitière, préparation de la phase reproduction de la future lactation, renforcer l'immunité de la vache et du veau, et sécuriser la santé du troupeau sont des enjeux majeurs. Autour du triptyque hygiène, confort et alimentation, voici toute une série de conseils pour tarir une vache. Car la lactation d'une vache démarre le jour du tarissement, et conditionne déjà la future lactation.
S'il y a 15 - 20 ans, les vaches taries étaient un peu mises à l'écart car les éleveurs avaient moins conscience de l'importance du tarissement, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Qualité du lait pour l'animal, favoriser la production laitière, préparation de la phase reproduction de la future lactation, renforcer l'immunité de la vache et du veau, et sécuriser la santé du troupeau sont des enjeux majeurs. Autour du triptyque hygiène, confort et alimentation, voici toute une série de conseils pour tarir une vache. Car la lactation d'une vache démarre le jour du tarissement, et conditionne déjà la future lactation.
- Comment préparer au mieux le tarissement des vaches ?
- Pourquoi tarir une vache a un rôle majeur sur l'hygiène et la qualité du lait ?
- Comment réunir des conditions de confort optimales ?
- Alimentation de la vache laitière : pas de recette miracle pour la ration !
- Pourquoi acidifier la ration des vaches laitières en préparation ?
Comment préparer au mieux le tarissement des vaches ?
La phase de préparation commence une dizaine de jours avant de tarir une vache. Avec les vaches qui auraient beaucoup de lait, l'objectif est de baisser la production de lait. « On regarde son niveau de production, et si on est au delà de 25 kg de lait, on peut rentrer dans une phase de rationnement au niveau des concentrés, sans forcément rationner l'ingestion et les fourrages », explique Anthony Baslé, expert chez Eilyps, entreprise de conseils en élevage, basée en Bretagne. Par contre, mieux vaut éviter une diète qui va générer du stress chez l'animal. Si la vache continue à vraiment produire beaucoup de lait, on peut alors envisager la mono traite 5 à 7 jours avant le début du tarissement.
Pourquoi tarir une vache a un rôle majeur sur l'hygiène et la qualité du lait ?
Tarir une vache va permettre à la fois de guérir celles qui sont infectées pendant la lactation et celles qui ont des problèmes de cellule, mais aussi de limiter ou d'éviter les nouvelles infections, type mammites. La question qui va se poser pour l'éleveur, c'est : selon le bilan sanitaire de la vache, est ce que j'utilise des antibiotiques ou pas, est ce que je fais un traitement sélectif ?
Il existe deux grosses périodes à risque :
Aussitôt l'arrêt de la traite des vaches
Avec la phase d'involution de la mamelle : ce moment où la mamelle va dégonfler présente un risque très fort de contamination, donc attention à bien protéger l'animal.
La phase colostrale
Le risque de contamination augmente à nouveau, pendant la phase colostrale démarre avant le vêlage.
« Il est donc primordial de faire un check-up pour savoir dans quelle condition sanitaire se trouve ma vache au tarissement », ajoute Anthony Baslé. En fonction de la réponse, est-ce que je mets en place un traitement antibiotique sélectif, un traitement accompagné d'un obturateur ou juste un obturateur ?
Comment réunir des conditions de confort optimales ?
A chaque stress, la vache a une réponse inflammatoire chronique. Elle va consommer du glucose et risque donc d'être pénalisée ensuite sur sa production de lait. L'auge, le couchage, le stress social, le stress thermique... Autant d'éléments à prendre en considération pour des conditions de logement optimales pour tarir une vache.
Bien sûr, il faut une place à l'auge, voire même un peu plus pour maximiser l'ingestion. Pour le couchage, comptez 10 m2 par vache ou si en logette, au moins une logette par vache, des tailles de logettes adaptées, des sols le plus souples possible, en évitant tout ce qui est trottoir.
Enfin, il convient de limiter les interactions sociales. Dès qu'on a des changements dans le groupe, c'est une montée de stress, alors dans un lot de vaches taries, il ne vaut mieux pas amener des animaux toutes les semaines. Car à chaque fois, c'est source de conflits, et une remise en cause de la hiérarchie au sein du troupeau.
« On a parfois des vaches taries qui sont mis dans les lots des génisses, alors que l'on veut que les génisses finissent leur croissance et que les taries ne prennent pas trop d'état donc ce n'est pas forcément cohérent de mettre les deux ensemble », complète Guylaine Trou, de l'équipe herbivores des chambres d'agriculture de Bretagne.
Alimentation de la vache laitière : pas de recette miracle pour la ration !
Physiologiquement, le premier mois de tarissement, la vache tarie a un niveau d'ingestion élevé mais un besoin relativement faible. A l'inverse pendant la phase de préparation, 3 à 4 semaines avant le vêlage, le niveau d'ingestion baisse, alors que la couverture des besoins de la vache monte déjà fortement. Pour les rations, « sur la première phase de tarissement, on va être sur du 13-15 kg de MS ingérées, on va chercher une concentration autour des 9 UFL, et 800 g de PDI, et 10-11 % de MAT. Sur la deuxième partie, on sera sur 12 - 14 kg de MS ingérées (chercher le plus haut possible) , par contre 9 UFL, 1200 g de PDI et donc on va plutôt viser le 14% de MAT », détaille Anthony Baslé (Pour plus de détails voir tableau).
Besoins totaux par jour pour des vaches taries
1ère phase = début de tarissement
2ème phase = préparation : 21 jours minimum (21 à 30 jours)
Pour Guylaine Trou, « il y a plein de choix possibles... Le critère de choix, c'est comment on va réussir à gérer la transition alimentaire entre le régime du tarissement et le régime de lactation ».
Pourquoi acidifier la ration des vaches laitières en préparation ?
Un peu avant le vêlage, on assiste à une exportation soudaine et marquée du calcium sanguin dans la mamelle. Il faut que la vache mobilise ses réserves osseuses pour lui permettre d'augmenter l'absorption du calcium, grâce à la parathormone. Ce qui explique ce besoin d'acidification sanguine pour que la vache mobilise son calcium osseux avant le vêlage, avec des produits spécifiques (sels anioniques). En fait, on va regarder la balance anion / cation de la ration et on va chercher une BACA négative. A l'inverse, si la vache ne mobilise pas assez de calcium, le risque se traduit par une hypocalcémie ou une fièvre de lait. Et donc au bout des performances qui peuvent être pénalisées avec des niveaux de démarrage qui sont moins bons. Selon la valeur des fourrages, cette balance peut évoluer toute l'année, c'est pour ça qu'il faut un contrôle régulier.