Ÿnsect accélère son développement sur le continent américain
Alors que son usine d’Amiens devient progressivement opérationnelle, Ÿnsect signe deux accords stratégiques aux Etats-Unis et au Mexique pour honorer ses contrats.
Alors que son usine d’Amiens devient progressivement opérationnelle, Ÿnsect signe deux accords stratégiques aux Etats-Unis et au Mexique pour honorer ses contrats.
Ÿnsect, l’un des leaders français de l’élevage d’insectes pour fabriquer des ingrédients (protéine, huile) et de l’engrais naturel, a annoncé, le 12 décembre par communiqué, avoir signer « deux accords majeurs pour l’implantation de sites de production aux États-Unis avec Ardent Mills et au Mexique avec Corporativo Kosmos ». Ces signatures coïncident avec la mise en service de « la plus grande ferme verticale d’insectes au monde à Amiens en France ».
Un premier site à proximité d'une minoterie d'Ardent Mills
Après l’achat en mars 2022 de Jord Producers (Nebraska), première ferme d’ Ÿnsect sur le sol états-unien, la firme française accélère son développement aux Etats-Unis, considérés « de loin [comme] le futur plus grand marché pour les protéines d’insectes », précise le communiqué. Ainsi a-t-il passé un protocole d’accord avec Ardent Mills pour démarrer « d’ici un an » les travaux d’une unité industrielle « dos à dos » avec l'un des sites du premier fournisseur de farines de blé en Amérique du Nord, et ce, afin de pouvoir nourrir ses vers de farine (Tenebrio Molitor) et autres larves de scarabée Buffalo (Alphitobius Diaperinus) avec les coproduits de la minoterie, tels que le « son de blé », a précisé, le 13 décembre à l’AFP, Antoine Hubert, cofondateur et P-DG d' Ÿnsect.
Si l’implantation de l’usine n’a pas encore été choisie, elle possèdera « une capacité de production initiale approchant 50 000 tonnes d'ingrédients », pour un investissement supérieur à « 100 millions de dollars », précise une dépêche de l’AFP.
Un deuxième site près de Mexico, avec Corporativo Kosmos
Parallèlement, « Ÿnsect et Corporativo Kosmos, leader dans la fourniture de services alimentaires et généraux au Mexique, viennent également de signer un accord de développement conjoint pour établir et exploiter une première ferme d’insectes au Mexique dont la construction vise à démarrer également avant fin 2023 », indique le communiqué du producteur d’ingrédients à base d’insecte français. Le lieu de cette prochaine implantation n’a pas été choisi au hasard puisque « le Mexique est le premier pays dans le monde en termes de consommation humaine d’insectes et de protéines à base d’insectes ».
L’unité industrielle se situera « près de la capitale du pays », avec « une capacité, un investissement et un calendrier de mise en route similaires » au site états-unien, précise la dépêche de l’AFP.
Mise en service de l'usine d'Amiens
Dans le même temps, l’unité industrielle d’Amiens (Somme), « haute de 36 m pour 40 000 m2 de surface de bâti », est en cours de mise en service, avec « l’arrivée des premiers insectes ces dernières semaines », indique le communiqué. Malgré une « capacité de production de 100 000 t », « les contrats dépassent ce qu'on est capable de faire sur le site d'Amiens », confie le P-DG d’Ÿnsect, qui affiche « un carnet de commandes dépassant les 200 millions de dollars et un chiffre d'affaires de quelques millions de dollars », selon les propos rapporté par le média.
« Ÿnsect ayant vendu plus que la capacité du site d’Amiens dans les prochaines années », le démarrage de nouveaux projets est « une étape clé pour livrer la demande croissante de ses clients », confirme le communiqué. Ces annonces de partenariats aux Etats-Unis et au Mexique reflètent ainsi « la dynamique de développement d’Ÿnsect qui prévoit la construction de 10 à 15 fermes d’ici 2030 à travers le monde ».
Les insectes, un marché très concurrentiel
Antoine Hubert, cofondateur et P-DG d'Ÿnsect, ne veut pas « laisser émerger des concurrents sur ce marché stratégique [de la production d’insectes] », a-t-il indiqué le 13 décembre à l’AFP. Il s’agit, entre autres, du français Innovafeed, le principal adversaire d’Ÿnsect à l’échelle internationale.
Les financements d’Innovafeed, qui a levé 250 M€ en septembre, s’élèvent à 450 M€ depuis sa création en 2016. La société a établi des partenariats industriels en septembre 2018 sur le site Tereos de Nesle dans la Somme (d’une capacité initiale de 15 000 t par an, l’usine va être agrandi), en juin 2019 sur un site de Cargill aux Etats-Unis et en février 2022 sur le site ADM de Decatur dans l’Illinois (la construction de l’usine de 60 000 t de capacité de production doit démarrer fin 2022).