La Pac de l’après-2013
Un débat «prématuré» pour Dominique Bussereau
Alors que, en France du moins, les premières aides de la Pac réformée doivent encore être distribuées, les ministres de l’Agriculture de l’UE ont ouvert hier à Oulu, en Finlande, le débat sur les bouleversements à apporter à cette politique... après 2013. Un exercice pour le moins «prématuré», selon Dominique Bussereau. À l’invitation de leur homologue finlandais, président en exercice, les Vingt-cinq ont exploré diverses pistes en vue du réexamen global des dépenses communautaires prévu en 2008/2009 et de l’instauration de nouvelles dispositions à partir de 2014. Appuyée essentiellement par le Royaume-Uni, le Danemark et les Pays-Bas, la commissaire européenne Mariann Fischer Boel a avancé quelques idées : remise à plat des systèmes de gestion des marchés, suppression des quotas laitiers, découplage total des aides directes de la production, etc. Une vision très libérale mal accueillie par la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Finlande, la Pologne et, dans une certaine mesure, l’Allemagne. «Il ne faut pas changer déjà les règles du jeu alors qu’on n’a pas commencé à jouer», a insisté le ministre français de l’Agriculture, réclamant plutôt des améliorations de la politique actuelle, notamment l’instauration de mécanismes de gestion des risques et des crises agricoles.