Confédération paysanne
Un congrès de mobilisation syndicale et de reconnaissance politique
Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a certainement été le premier surpris. Sa venue au congrès de la Confédération paysanne, le 17 avril à Lille, qui constitue une première pour un ministre de droite, s’est bien déroulée. Il s’est prêté au jeu des questions réponses avec les 300 congressistes présents pendant plus d’une heure.
Les syndicalistes qui l’ont interpellé ont été particulièrement incisifs dans leur questionnement tout en respectant les formes.
Le ministre, s’il n’a rien lâché sur le fond, n’a pas hésité à dire que sur certains sujets, « la Confédération paysanne l’avait fait évoluer ». Pas sur la contractualisation : « Je crois au contrat », a-t-il souligné. Le geste symbolique de la Confédération paysanne de lui remettre 300 propositions de contrats « inacceptables » n’a en rien changé sa position. Il a demandé au modérateur de « remettre de l’équité dans les contrats ». Sur le sujet sensible des interprofessions, « jouez votre carte de manière responsable », a-t-il lancé, en conseillant à la Confédération paysanne de répondre à l’invitation d’Henri Brichart de participer à l’assemblée générale du Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière). « Je suis persuadé que cela bougera », a-t-il ajouté. Un optimisme, qui n’a pas suffi à convaincre Philippe Collin, le porte-parole du syndicat qui a conclu cet échange par un tonitruant : « Vous êtes venu les mains vides Monsieur le ministre ! »