Transition énergétique : le décret ouvre le marché des sacs bioplastiques
Un décret de la loi de Transition énergétique, publié le 31 mars, rend désormais possible le démarrage du marché des sacs bioplastiques à compter du 1er janvier 2017.
Le décret mettant fin aux sacs plastiques jetables, publié le 31 mars, interdit les sacs de fruits et légumes à partir du 1er janvier 2017, sauf si ceux-ci sont biosourcés et compostables par les particuliers. Par “sacs de fruits et légumes”, il faut entendre tous ceux qui entrent en contact avec l'aliment. Ce décret d'application de la loi de Transition énergétique, poussé par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, répond à une volonté de réduire la pollution des mers par le plastique. Il peut tuer la faune en l'étouffant et, ingéré sous forme de particules fines par les animaux marins, se retrouve dans la chaîne alimentaire.
Un potentiel minimum de 12.000 t de matières végétales
Le décret interdit les sacs de caisse à partir du 1er juillet 2016, un segment de 1,6 Md de sacs, et les sacs de fruits et légumes d'origine fossile à partir du 1er janvier 2017, un segment de 1 Md de sacs. Ce milliard représentera pour commencer un potentiel de 12.000 t de matière première végétale : amidon de céréales ou fécule de pomme de terre, représentant l'équivalent de 70.000 t de pommes de terre, a indiqué le 31 mars John Persenda, PDG du groupe français Sphère, spécialisé dans les sacs d'emballage. Ce potentiel est appelé à augmenter : le pourcentage de matière végétale dans les sacs passera de 30 % en 2017 à 40 % en 2018, puis 50 % en 2020 et 60 % en 2025. Le pourcentage restant est constitué par un co-polyester d'origine fossile. Le marché total des sacs de fruits et légumes s'élève à 35.000 t.
Maintenant que le marché est lancé, l'innovation pourra explorer la recherche de nouvelles matières premières : l'huile de tournesol, les algues, l'huile de chardon, a ajouté Christophe Doukhi de Boissoudy, président du Club Bioplastique et directeur de Novamont France.
Possible créations d'emplois
Si l'objectif de cette mesure est d'abord environnemental, des effets secondaires économiques relèvent de la relocalisation de la production en France et du développement de nouveaux plastiques biosourcés, par les industriels tels que Sphère, Limagrain, Végéplast, le groupe Barbier, Styl Pack ou Bagherra. Pour l'instant, la production hexagonale est de 2.000 t à 3.000 t de bioplastique à 30 % de matière végétale, selon Christophe Doukhi de Boissoudy. De nouveaux marchés du bioplastique pourront éclore, comme, par exemple, les films de routage des revues et journaux ou les capsules de café.