Transition agricole : Maïsadour et Bordeaux Sciences Agro conjuguent leurs ressources
Le partenariat stratégique conclu entre le groupe coopératif et l’établissement public d’enseignement supérieur s’article autour de trois axes stratégiques : l’agroécologie, le numérique pour l’agriculture et les ressources humaines.
Le partenariat stratégique conclu entre le groupe coopératif et l’établissement public d’enseignement supérieur s’article autour de trois axes stratégiques : l’agroécologie, le numérique pour l’agriculture et les ressources humaines.
Le groupe coopératif Maïsadour, sa filiale semences Mas Seeds et l’établissement public d’enseignement supérieur Bordeaux Sciences Agro ont décidé de développer conjointement des projets de formation, d’études et de recherche dans l’objectif de vulgariser les principes de l’agroécologie et propulser l’agriculture dans l’ère numérique. « C’est un partenariat gagnant-gagnant : d’un côté, le groupe Maïsadour et sa filiale MAS Seeds vont développer leur expertise en agroécologie et numérique, recruter des stagiaires et des salariés ; de l’autre, Bordeaux Sciences Agro va renforcer ses activités de formation et de recherche grâce à une plus grande proximité avec l’agriculture de terrain, et des cas d’écoles. Des salariés de Maïsadour vont également pouvoir intervenir au sein de l’école », se réjouit Pierre Flye Sainte-Marie, directeur général de MAS Seeds.
Une formation ajustable en agroécologie
« La création et la réalisation d’une formation autour des concepts de l’agroécologie est à l’ordre du jour du partenariat », indique le communiqué commun en date du 22 mai. « Dans les faits, tous les salariés du groupe coopératif Maïsadour ne sont pas experts en agroécologie. L’objectif est de former un maximum de cadres et de techniciens, avec plusieurs types de formation selon les cibles. On peut imaginer par exemple une action de sensibilisation/formation de base pour les cadres non agros, alors qu’une formation d’approfondissement va être conçue à destination de nos techniciens/agros de terrain, qui travaillent auprès des agriculteurs », explique Pierre Flye Sainte-Marie.
Les filières végétales ciblées - le maïs grain, le maïs waxy/waxy pro, le maïs doux, le tournesol, le soja et les légumes - correspondent aux principales espèces travaillées par Maïsadour en termes de production et de multiplication de semences. « Le blé, l’orge, le colza et autres protéagineux sont très peu présents (moins de 1% des productions végétales du groupe coopératif) », rappelle Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole de Maïsadour.
Des enquête et études déjà programmées
Une « enquête sur les usages et besoins en matière de numérique en agriculture, et un travail d’appui à la définition d’une stratégie numérique » du groupe coopératif est l’une des premières concrétisations attendues de ce partenariat public-privé. « Certains outils sont d’ailleurs déjà en cours de déploiement, mais à une échelle limitée, voire de prototype. Il s’agit d’un outil et d’une plateforme de traçabilité, d’un outil d’aide à la décision pour le pilotage de l’irrigation, et des solutions d’agriculture de précision », détaille directeur du pôle agricole de Maïsadour.
A court terme, d’autres actions et études sont prévues sur des sujets, tels « l’empreinte carbone et les couverts végétaux, en lien avec la stratégie de diversification de MAS Seeds et le développement d’un service dédié au sein de la R&D MAS Seeds », ajoute Pierre Flye Sainte-Marie.
A moyen terme, des actions de recherche, avec des thèses facilitées par des dispositifs comme le Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche), vont être étudiées.
Une nouvelle feuille de route pour Maïsadour
Ce partenariat doit permettre au groupe Maïsadour de « définir une nouvelle stratégie et une feuille de route grâce aux nombreux atouts du numérique, en s’appuyant sur la valorisation des données et l’intelligence artificielle ». Et Jean-Louis Zwick d’expliquer : « La stratégie numérique doit permettre d’accélérer la stratégie RSE [responsabilité sociétale des entreprises] et agroécologique du groupe Maïsadour. Une des priorités est notamment de structurer les données de l’amont à l’aval des filières, en développant notamment la digitalisation et la traçabilité des pratiques, puis la collecte des données (avec le respect des consentements), l’analyse et la restitution de ces données. L’objectif est également d’anticiper les règlementations européennes qui arrivent, comme la Data Governance Act [la première des composantes de la Stratégie européenne pour les données, qui entrera en vigueur en septembre prochain] ».
La nouvelle stratégie du groupe Maïsadour, qui sera présentée en septembre prochain, reposera sur quatre piliers :
- Une ambition agroécologique et environnementale,
- Des filières à valeur ajoutée,
- Une entreprise attractive et des équipes performantes,
- Une coopérative engagée dans ses territoires et actrices des évolutions de société.
Un partenariat renouvelable
Ce partenariat est déjà opérationnel. Les partenaires travaillent ainsi à « un cadrage plus précis du calendrier des actions citées, pour un démarrage et mise en œuvre à partir de l’automne 2023 », illustre Pierre Flye Sainte-Marie.
Economiquement parlant, « certains frais seront partagés à part égale, d’autres projets seront financés par Maïsadour et MAS Seeds (recrutement d’alternants, étude numérique). De plus, des recherches de financements complémentaires et de subventions seront également travaillés pour financer ce programme », ajoute-t-il.
Ce partenariat, signé pour une durée de cinq ans, sera reconductible. « Des instances de gouvernance (un comité de pilotage annuel, ainsi qu’un comité opérationnel semestriel) permettront de piloter les activités, et de mesurer leur efficacité », précise le directeur général de MAS Seeds.
Agralia, le numérique au service des adhérents
Le pôle végétal du groupe Maïsadour vient de dévoiler la nouvelle identité de sa filiale Agralia, leader du négoce agricole du Sud-Ouest. Ce changement d’image reflète son nouveau positionnement : un négoce moderne qui « simplifie la vie des agriculteurs », comme l’indique le communiqué daté du 25 mai. Agralia propose ainsi « des services logistiques réactifs, modernes et adaptés, des conseils et services pour piloter son exploitation sur des sujets tels que l’irrigation, l’agriculture de précision ou encore la gestion du risque, ainsi qu’une offre de commercialisation des céréales ». A titre d’exemple, un service de e-commerce sur Aladin by Agralia, de type Click and Collect, a été lancé ce printemps. Agralia propose également le programme Privilège. « En y souscrivant, l’agriculteur dispose d’avantages tels que : des prestations logistiques express J+1, des retours sur site gratuits, des suivis de cultures prioritaires, des prestations et expertises incluses, (…) des remises, des ventes privées », voire une priorité « dans l’affectation de certains produits très demandés ».
Et Jean-Louis Zwick, directeur général d’Agralia et du pôle agricole de Maïsadour, d’ajouter : « Nos prochains travaux se concentreront sur l’optimisation et la modernisation de la logistique pour la collecte de céréales et le développement d’offres en faveur d’une agriculture régénératrice, notamment autour du carbone ».