Coopération agricole
« Terrena 2030 », un projet aux ambitions chiffrées
A l’occasion de son assemblée générale, le 15 juin, Terrena a dévoilé son projet coopératif « Terrena 2030 », construit après un an de consultations de ses adhérents et de ses collaborateurs. Il a été accepté à l’unanimité.
A l’occasion de son assemblée générale, le 15 juin, Terrena a dévoilé son projet coopératif « Terrena 2030 », construit après un an de consultations de ses adhérents et de ses collaborateurs. Il a été accepté à l’unanimité.
Réduire les importations de soja de 50 %, comme les usages des phytosanitaires ; accompagner les adhérents pour qu’ils soient tous dans le quart supérieur des résultats technico-économiques des exploitations similaires de leur zone ; convertir 130 agriculteurs bio par an (soit +35 000 ha en dix ans) ; atteindre la neutralité carbone en 2035 et, pour le bien-être animal, obtenir la certification BBFAW de niveau 2 quant elle est à 4 aujourd’hui... Autant d’objectifs chiffrés que se fixe Terrena dans son nouveau projet « Terrena 2030 ». Dévoilé par Alain Le Floch, son directeur, et Olivier Chaillou, son président, à l’occasion de l’assemblée générale du groupe, mardi 15 juin, ce projet coopératif s’intitule « l’agriculture à impact positif ». Il fait suite au projet lancé en 2008 « l’agriculture écologiquement intensive » dans la lignée duquel il s’inscrit. « Nous nous fixons désormais une obligation de résultats, de mesure et de communication de nos réalisations », résument les dirigeants. L’ambition, portée sur quatre grands axes, est surtout de faire un atout des liens entre cultures et élevages pour répondre aux enjeux de la transition alimentaire et écologique.
Premier axe stratégique, l’expérience adhérent est réaffirmée comme moteur du développement de la coopérative. Pas d’état d’âme pour aider un éleveur à développer sa production de protéines plutôt que de lui vendre un aliment complet, par exemple. La formation des technico-commerciaux va être accélérée pour qu’ils deviennent des « agronomes » et des « nutritionnistes », selon leur domaine d’expertises. Le numérique doit notamment se déployer sur la base des projets déjà engagés ces dix dernières années, dont la série d'outils de suivi de production et de gestion Consélio pour l’enregistrement des pratiques, l’accès aux outils d'aide à la décision et la traçabilité.
La synergie cultures/élevages comme pierre angulaire
Second axe, la coopérative confirme le développement de ses filières d’excellence (bio et, surtout, La Nouvelle Agriculture), sans oublier le nécessaire partenariat avec ses clients, notamment distributeurs, pour le conventionnel qui constitue en effet 79 % du chiffre d'affaires. Pour celui-ci, l’idée est de développer autant que faire se peut les contrats tripartites. A noter que le bio a enregistré +10 % et La Nouvelle Agriculture +17 % en 2020.
Troisième axe, central, le renforcement de la synergie entre cultures et élevages se raisonne tant au niveau des exploitations pour augmenter par exemple l’autonomie des élevages bovins, qu’au niveau des territoires. Le Poitou tirerait ainsi bénéfice des matières organiques excédentaires en Loire-Atlantique, illustrait Alain Le Floch.
Enfin, le quatrième axe « sans lequel les trois précédents ne seraient rien », sourit Olivier Chaillou, est économique. La performance économique et organisationnelle de la coopérative passe par un travail de fond. « Pour Galliance, il faut faire ce que nous avons réussi pour Elevia (viande bovine) », explique Alain Le Floch. La filiale volaille, à la peine l’an dernier, va bénéficier d’un nouvel abattoir pour les élevages en plein air à Ancenis (43 M€, ouverture fin 2022), la gouvernance de l’abattoir de Nuelle a été remise à plat. Du côté des grains, Alain Le Floch reste discret sur les détails mais confirme le nouveau schéma logistique avec des fermetures de silos, la réorganisation de la collecte pour répondre à la croissance du bio et le développement du stockage à la ferme.