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Bioénergie
Sortir de la production nucléaire, mais pour quelles énergies ?

Si l’instabilité de la centrale de Fukushima risque d’avoir des conséquences humaines dramatiques, elle a à coup sûr relancé le débat sur le nucléaire

Outre la question écologique des déchets engendrés par l’exploitation de l’uranium, c’est toute la polémique qui entoure la sécurité du nucléaire qui anime aujourd’hui les débats. Plusieurs nations ont d’ailleurs totalement remis en question la production d’énergie par le nucléaire dans leur propre pays. Lundi dernier, c’est Israël (se trouvant sur une faille sismique) qui a annoncé l’abandon de son programme d’énergie nucléaire civile. Les Etats-Unis eux se sont déjà tournés vers de nouvelles méthodes de productions ; l’année dernière 39 % des nouvelles capacités électriques installées étaient de l’éolien. Mais en France les positions semblent immuables. Le ministre de l’Energie Eric Besson confirmait lundi 21 mars le maintien de la politique énergétique française. « Nous sommes en pointe en Europe, dans le monde, en matière d’électricité d’origine nucléaire, et nous entendons le rester », a-t-il insisté. Et effectivement, le parc nucléaire français est bien le plus important en Europe avec ses 58 réacteurs, pour un total de 143 dans toute l’Union. Mais depuis décembre 2008, la France s’est vu imposer par l’UE l’obligation d’augmenter sa part d’énergie renouvelable à 23 % d’ici 2020. Aujourd’hui elle n’en atteint que 10,3 %.

Vers les énergies renouvelables
    D’une manière ou d’une autre, la France va donc devoir explorer des voies alternatives au nucléaire. Or les choix pour y parvenir paraissent limités. En 2009, l’hydraulique ne représentait que 11,2 % de l’électricité totale, et les autres filières cumulées seulement 1,5 %. Un chiffre qui aura du mal à exploser. L’éolien coûte cher et est contesté, et le photovoltaïque semble délaissé par l’Etat. Le 9 mars dernier, le gouvernement a effectivement décidé de diminuer de 20 % en moyenne le tarif de rachat de l’électricité voltaïque. Des rares énergies renouvelables restantes, les biomasses semblent encore susciter l’intérêt des dirigeants français. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs annoncé lundi 21 mars, lors de son déplacement dans le Tarn-et-Garonne, un sommet sur l’énergie avec les ministres de l’Economie et de l’Energie. Ce sommet traitera en particulier des matières premières d’origine fossiles, mais aussi des matières premières agricoles.

L’avenir de la biomasse
    Issue de bois, de déchets et de résidus agricoles, la biomasse est utilisée dans les centrales thermiques (11,4 % de la production énergétique françaises). Elle est en France la première source d’énergie renouvelable, devant les énergies hydrauliques, éoliennes et géothermiques. Les objectifs imposés par la Commission européenne reposent donc essentiellement sur ces matières premières agricoles : elles devront fournir 10 % de la production d’électricité renouvelable, et, surtout, 83 % de la chaleur renouvelable en 2020. Pour y parvenir, le ministère de l’Ecologie a lancé le 7 mars dernier un appel d’offres sur les biocarburants avancés. Ces biocarburants de seconde ou troisième générations composées de déchets agricoles et qui ne rentrent pas en concurrence avec les cultures vivrières. En tout, 16 dossiers pour la construction de centrales électriques fonctionnant à partir de ces biomasses ont été retenus. La puissance cumulée de ces projets atteint 440 megawatts. Seul problème qui subsiste encore aujourd’hui, la production d’électricité par biomasse coûte extrêmement cher : 110 € par mégawattheure, contre 31 € pour le nucléaire.

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