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Sica Atlantique : une moisson 2023 d'orge et de blé prometteuse en termes de rendements, recul des exportations en 2022-2023

Si les exportations du silo portuaire rochelais ont quelque peu reculé entre les campagnes 2021-2022 et 2022-2023, les premiers échos des récoltes laissent présager de bons rendements en céréales à paille pour l’exercice commercial 2023-2024, et ainsi une bonne campagne d'exportation.

© GPMLR

Sica Atlantique a exporté 2 240 833 t de grains en 2022-2023, soit un tonnage légèrement inférieur à celui de la campagne de commercialisation précédente, qui s’est établi à 2 395 908 t (cf. tableau 1). « Nous avons réussi à maintenir un bon niveau d’activité, malgré de mauvais rendements en maïs et le retrait des assolements en blé dur sur notre hinterland », déclare Pierre-Jean Huré, directeur commercial de Sica Atlantique.

Tableau 1 : Exportations au départ de Sica Atlantique
En tonnes Campagne 2022-2023 Campagne 2021-2022
Blés tendres 1 347 003,59 1 362 644,67
Blés durs 171 292,92 217 366,02
Orges fourragères 479 943,86 427 563,00
Orges de brasserie 47 805,96 48 214,58
Maïs 94 089,35 232 171,76
Oléoprotéagineux 90 646,81 96 056,01
Divers 10 100,52 11 892,11
Total 2 240 833,00 2 395 908,00
Source : Sica Atlantique, juin 2023.

Rappelons que les cultures de maïs ont pâti l’an dernier de la sécheresse et de fortes températures sur les mois d’été, qui ont fortement dégradé le potentiel de récolte. En blé dur, la récolte 2022 a été pénalisée par une réduction de la sole, en raison de la fragilité de la culture. « Cependant, nous pouvons observer, pour la deuxième année consécutive, une activité à l’export en tournesol, ce qui n’était pas arrivé depuis des années », souligne le dirigeant. L’accroissement ces dernières années de la sole de l’oléagineux - en raison d’une plus grande résistance aux étés chauds et secs que le maïs et de la baisse de ses exportations par l’Ukraine en guerre - explique ce phénomène.

L’Afrique subsaharienne et la Chine comme principales destinations

Les destination phare du silo portuaire rochelais en termes de céréales n’ont guère changées entre les deux dernières campagnes. Concernant Sica Atlantique, les deux principaux clients, par ordre décroissant, sur la campagne 2022-2023 et par rapport à l’exercice précédent, restent l’Afrique subsaharienne en blé tendre et la Chine en orge fourragère (cf. tableau 2).

Tableau 2 : Principales destinations des grains exportés par Sica Atlantique
En tonnes Campagne 2022-2023
Chine 359564,789
Sénégal 378123,768
Côte d'Ivoire 201796,593
Maroc 119931,27
Cameroun 118321,455
Italie 103014,59
Yémen 93788,58
Ghana 92500
Arabie saoudite 84959,95
Angola 82974,194
Source Sica Atlantique, juin 2023.

« A noter un début de campagne 2022-2023 très accès sur la Maroc, qui a importé beaucoup de blé tendre français sur juillet-août, ce qui lui a permis de passer de la quatrième à la troisième place du podium sur la campagne qui vient de s’achever. En 2021-2022, c’était l’Italie qui occupait cette place avec un important volume de blé dur importé, qui ne s’est pas renouvelé en 2022-2023, en raison des petits rendements et de la qualité hétérogène de la récolte 2022 sur notre hinterland », commente Pierre-Jean Huré.

 

Une qualité du blé tendre remarquable en 2022-2023

Les faits marquants de la campagne 2022-2023 demeurent les faibles rendements de la récolte 2022, bien inférieurs aux moyennes décennales sur tous produits. « En revanche, la qualité des blés tendres chargés à La Pallice a été très appréciée par nos clients à destination. Excellente protéine, avec un poids spécifique (PS) pas forcément très élevé. Mais le travail d’agréage méticuleux des coopératives, des négoces et du silo portuaire a permis de charger des lots contractuels, d’une qualité rarement connue avec une panification magnifique, selon les retours de nos clients exigeants de la côte ouest africaine, notamment », se réjouit le dirigeant.

Un autre point à souligner est la logistique relativement stable tout au long de la campagne grâce à l’expédition d’orge fourragère sur la Chine et de blé tendre sur l’Afrique de l’Ouest.

 

Une campagne 2023-2024 qui s'annonce bien en termes de volumes

« Même s’il est un peu tôt pour généraliser, il semblerait que les rendements en orge fourragère soient très bons et ceux du blé tendre dans la moyenne décennale. La qualité de l’orge fourragère est bonne à très bonne, et celle du blé tendre n’a pas l’air mauvaise non plus. Cependant, les récoltes d’orge n’ont été effectuées que dans le proche hinterland du port rochelais (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne) et celles de blé démarrent à peine : il faut attendre que les moissons des céréales à paille soient finalisées avant de se prononcer de façon définitive. Quant au maïs, les parcelles ont pour l’instant profité des pluies de début juin mais on est loin de la fin du cycle cultural », tempère Pierre-Jean Huré.

Concernant le tournesol, les parcelles ont été semées et les graines ont germé. « Il paraîtrait que la sole soit plus importante que l’an dernier, et ce, au détriment du maïs », ajoute-t-il. La tendance à la baisse des surfaces est également de mise en blé dur sur notre hinterland car c’est un produit fragile qu’il est difficile de mener au bout dans de bonnes conditions qualitatives. Cette année encore, tout le monde attend de voir la quantité et la qualité disponibles en blé dur, dont la récolte bat son plein, avant de se positionner sur le marché.  

« Au vu des premiers rendements en orge fourragère et en blé tendre, nous allons être un peu ambitieux et nous prendre à rêver en projetant d’exporter en 2023-2024 davantage que la campagne dernière », déclare le dirigeant de Sica Atlantique.

Un début de campagne 2023-2024 quelque peu perturbé

« Les premiers navires de la campagne 2023-2024 se présentent sur le port, avec un gros programme d’orge fourragère à destination de la Chine sur le mois de juillet. Le planning de chargement est un peu moins clair en blé tendre sur le court terme. Nous n’avons pas plus de prévisions sur le plus long terme. Mais si la qualité est au rendez-vous, l’horizon devrait s’éclaircir », affirme Pierre-Jean Huré.

Si un silo de Sica Atlantique approche de la saturation, sans pour autant l’atteindre, le silo portuaire attend avec impatience le premier panamax en partance pour la Chine, qui devrait arriver à quai en milieu de semaine 27. « Le chargement de ce navire en orge fourragère permettra un retour à la fluidité en termes d’entrées de marchandises dans nos capacités de stockage », rassure le dirigeant de Sica Atlantique. Et d’expliquer : « Le ralentissement des réceptions de ces derniers jours s’explique de fait par le décalage entre l’arrivée des lots sur les installations portuaires et celle du navire, qui aurait dû arriver le lundi 26 juin ».

 

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