Semences de grandes cultures
L’INTERPROFESSION des semences de grandes cultures n’est pas sereine. Et le vote en première lecture, le 21 octobre, de la loi dite “Grenelle 1” ne l’a pas rassurée. « La politique génétique des semences et races domestiques aura pour objectif de généraliser, au plus tard en 2009, le dispositif d’évaluation des variétés, d’en étendre les critères aux nouveaux enjeux du développement durable et d’adapter le catalogue des semences aux variétés anciennes », indique l’article 28. Concernant les variétés anciennes, Philippe Gracien, directeur du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences), a précisé le 23 octobre à Paris : « Nous ne sommes pas opposés à l’ouverture du catalogue, qui existe déjà pour les variétés potagères, si les règles sont aussi strictes que pour les variétés conventionnelles ». La filière veille à la sauvegarde du système français, qu’elle sent menacé. Depuis plusieurs mois, « tout un mouvement d’organisations remet en cause les fondements réglementaires », a indiqué Philippe Gracien. Le système serait jugé « trop restrictif ». Des attaques surgiraient aussi contre le Certificat d’obtention végétale. Or, selon Philippe Gracien, « c’est un système équilibré qui laisse un espace de liberté aux agriculteurs ». Christophe Terrain, vice-président d’Orama, a tenu à rappeler « combien nous sommes attachés à notre système qui est exemplaire pour les céréales à paille ». Pour Hervé Le Stum, directeur de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), la Cotisation volontaire obligatoire sur blé tendre, mise en place via l’accord interprofessionnel de 2001, permet aux sélectionneurs de voir « leurs efforts rémunérés », donc d’ « entretenir la diversité ». La filière évolue avec mesure. Elle réfléchit par exemple à un protocole à bas niveau d’intrants pour faciliter l’homologation de variétés rustiques.