Salon de l'agriculture 2025 : des filières quinoa, lupin et soja 100 % made in France pour lancer de nouveaux produits
Certaines « petites » filières légumineuses, et d'autres, s’organisent autour d'agriculteurs, de transformateurs et de commerçants pour faire vivre des productions et des agricultures locales.
Certaines « petites » filières légumineuses, et d'autres, s’organisent autour d'agriculteurs, de transformateurs et de commerçants pour faire vivre des productions et des agricultures locales.

Chaque année, le Salon international de l’agriculture (SIA) est l’occasion de découvrir, au gré des stands, de nouvelles filières ou des diversifications dans les filières légumineuses. C’était encore le cas lors de l’édition 2025, qui s’est achevée le dimanche 2 mars 2025.
Blé et quinoa transformés en vodka
La filière quinoa d’Anjou est désormais bien ancrée et reconnue dans l’Hexagone. Elle associe notamment la coopérative Capl, AbbottAgra (pour la sélection variétale), le Collège culinaire de France et Biograins (pour le négoce en produits issus de l’agriculture biologique). Nouveauté issue de cette filière : une vodka à base de quinoa et de blé labellisée commerce équitable français par Agri-Ethique, créé en 2013 par des agriculteurs et pour des agriculteurs, qui garantit un prix rémunérateur aux producteurs de façon contractuelle. Cette initiative permet aussi de faire vivre une production 100 % locale des ingrédients de base (ouest de la France et Charentes).
Le breuvage est produit par la marque Fair (250 000 bouteilles de spiritueux – gin, liqueur, whisky, vodka… – par an et un objectif de 1 million pour 2028), spécialiste du commerce équitable des spiritueux fondée en 2009 et distillée par Merlet et Fils en Charente-Maritime. La labellisation vaut pour une période de quatre ans à compter de 2025 et concerne l’ensemble du processus, de la production des graines (50 t de blé et 50 t de quinoa) à la distribution (Maison du Whisky). À noter que le quinoa est d'abord transformé en bière dans une micro-brasserie, puis distillé avec du blé. C’est « la première fois qu’Agri-Ethique labellise un produit de type spiritueux », explique Ludwig Tanchot, responsable des partenariats.
Epeautre, pois chiche, lupin et soja, des filières en devenir
Agri-Ethique et les associations Bio en Hauts-de-France et Les Paysans Bio Picards (11 producteurs) travaillent sur d’autres projets de labellisation sur les filières céréalières grand épeautre et petit épeautre (respectivement 180 t et 57 t), toujours avec le souci de dégager une rémunération correcte et sécurisée pour les producteurs via des contrats et de faire vivre des filières locales. Un travail s’est également engagé aussi sur le pois-chiche.
La redécouverte du lupin blanc
Côté lupin blanc, c’est le projet Pulsar qui a été présenté sur le stand de la Ferme Digitale pendant le SIA 2025. Réunissant l’École supérieure des agricultures d’Angers (ESA), pilote de ce projet, l’Inrae (détenteur d’une collection de graines de lupin sur son site de Dijon) et les entreprises Cérience (réunion de Jouffray-Drillaud et Terrena Semences) et Kédélai, spécialiste du tempeh, le programme est prévu pour six ans à partir de 2024. Il est financé par l’Agence nationale de la recherche dans le cadre de France 2030. Il comprend à la fois une partie agronomie et une partie alimentation humaine.
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« Le lupin blanc fixe l’azote de l’air et possède bien d’autres qualités agronomiques mais il a été un peu oublié au fil des ans. Il existe un petit nombre de variétés aujourd’hui et peu adaptées face à l’évolution climatique par exemple. D’où la nécessité de travailler sur les ressources génétiques et la création variétale », explique Joëlle Fustec, ingénieure à l’ESA et coordinatrice du projet. D'un point de vue nutritionnel, « c’est une plante qui fournit des grosses graines aussi riches que le soja en protéines, qui comporte plus de fibres et moins d’amidon que par exemple le pois-chiche », complète Joëlle Fustec. Le lupin blanc peut servir pour créer de nouveaux aliments fermentés et le projet Pulsar travaille aussi sur la digestibilité, sur la réduction de l’aspect allergène et sur les qualités organoleptiques. Concrètement, et dans le cadre du projet, Kédélai développe un tempeh à base de lupin blanc.
Un tofu 100 % soja français
Enfin, en marge du SIA, la marque Élibio les épiciers bio, créée en 2018 et portée par l’Association nationale des épiciers bio (Aneb), a annoncé, le 25 février, élargir son offre en adressant « le rayon frais avec une innovation « gourmande et engagée » : le Tofu Élibio, une alternative végétale fabriquée de manière artisanale dans le Sud-Ouest de la France », à partir d’un soja pour l’alimentation humaine 100 % cultivé en France.