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Snia
Réintroduire les Pat ? Oui mais avec des garanties

DISPONIBILITÉ ET CONTRACTUALISATION étaient au cœur des débats de la  40e assemblée générale du Syndicat des industriels de la nutrition animale (Snia) qui s’est tenue à Paris le vendredi 27 mai. L’occasion  d’aborder la difficile question de la réintroduction des protéines animales transformées (Pat) dans les aliments composés destinés aux élevages, et les relations avec la grande distribution au travers de cette question de l’acceptation de certaines matières premières et des relations tout au long de la filière.

La disponibilité des matières premières, clé de la compétitivité mais pas seulement
    Alors que la Commission européenne et les Etats membres de l’UE planchent encore sur le dossier des protéines d’origine animale, le Snia a rappelé l’intérêt économique que représentait leur réintroduction dans les aliments composés. Avant 2000, une formule pour poulet à base de blé, maïs et tourteaux de soja incluant des graisses de porc et des Pat de porc pouvait revenir à 280 €/t quant une formule équivalente coûte un peu plus de 300 €/t aujourd’hui, en l’absence de ces produits animaux (le blé disparaissant de la formule au profit du gluten et d’huiles végétales notamment). Pour autant, ce gain de productivité potentiel ne saurait se passer d’un certain accompagnement. « Une position claire et affirmée des autorités, à propos de la sécurité sanitaire de ces produits » vis-à-vis de l’opinion publique, est la première condition pour le syndicat, qui ne souhaite pas faire cavalier seul sur ce thème. Ensuite, « l’harmonisation communautaire doit être complète » pour s’assurer « que les contraintes industrielles sont prises en compte dans la fixation des règles d’utilisation et qu’elles ne soient pas à l’origine de distorsions de concurrence intracommunautaire », a insisté Adolphe Thomas, le président du Snia. Enfin, si la réintroduction des Pat devenait effective, « une évolution des cahiers des charges sera nécessaire », a-t-il affirmé.
    A l’approche de la sortie d’un décret encadrant l’allégation « nourri sans OGM », le président du Snia s’est montré prudent et attend quelques garanties de l’Etat. « Ces produits animaux ne sont pas des OGM comme peuvent l’être les matières premières utilisées en alimentation animale. La logique qui mène à leur étiquetage doit donc être différente de celle applicable aux produits eux-mêmes génétiquement modifiées », a déclaré Adolphe Thomas dans son discours de clôture. Pour lui, « l’allégation doit être encadrée par des règles harmonisées » et un socle commun qui « devra être défini au niveau professionnel, reconnu par les Pouvoirs publics », et « intégrer les contraintes liées à la coexistence des filières avec et sans OGM ».

Il y a une demande entre le bio et le conventionnel, selon Serge Papin
    Invité pour les débats, Serge Papin, président directeur général de Système U, s’est montré réservé sur la réintroduction des farines animales ou sur les OGM dans l’alimentation animale au regard des attentes des consommateurs. « Person­nellement la graisse animale me fait peur », a-t-il reconnu. « Il y a des ingrédients polémiques. Nous faisons en sorte que ces ingrédients sortent des produits. » « Le lait bio représente 8 % de nos ventes. C’est un fait. On passe d’un marché de niche à un marché de masse. Il faut trouver une troisième voie entre le bio et le conventionnel. Il y a une demande », a assuré Serge Papin. « Le jour où la grande distribution fera les normes, nous aurons du souci à nous faire » a rebondi, Xavier Beulin, également convié aux débats. « Je ne suis pas un militant, je vous expose la demande des consommateurs », lui a répondu le dirigeant de Système U.

Un contrat type fabricant-éleveur pour la nouvelle campagne
    « Nous finalisons un contrat type fabricant‐-éleveur pour la prochaine campagne. Différents modes de fixation de prix pourront être retenus. Nous restons très attachés au maintien de la négociation commerciale. (...) Le processus de contractualisation pour être efficace doit être envisagé jusqu’à la distribution », a argué Adolphe Thomas. A ce propos, Serge Papin s’est dit tout à fait prêt à jouer le jeu de l’accord du 3 mai.

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