Aller au contenu principal

Réforme de la Pac : jugée discriminatoire par la Fnab

La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) propose un document de synthèse faisant le point sur l’application de la nouvelle Politique agricole commune.

LES AGRICULTEURS BIO sont défavorisés par rapport aux producteurs conventionnels au regard de la réforme de la Pac, affirme la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Dans un document de synthèse disponible depuis le 12 février, la Fnab explique les modalités d’application de la nouvelle Pac issue des accords de Luxembourg en 2004. Production par production, elle fait l’inventaire des conséquences sur les exploitations agricoles françaises.

Un montant de référence peu équitable

La réforme de la politique agricole a entériné le découplage des aides. Celles-ci seront désormais distribuées selon des références historiques détenues par les agriculteurs. Le règlement européen instituant la réforme a laissé le choix aux États membres de l’UE entre le calcul de ces droits ferme par ferme ou le calcul régionalisé. La France ayant opté pour la première solution, les exploitants peuvent se faire une idée assez claire de leur situation économique à l’horizon 2006 (l’année 2005 servant d’expérimentation en France). De ces références historiques dépendra donc une partie du futur revenu de chaque agriculteur. La Fnab dénonce une discrimination de la filière bio dont les modes de production induisent un manque à gagner important dans le calcul du fameux “montant de référence”.D’après la Fédération qui s’appuie sur ces propres évaluations et sur celles des centres de gestion et des chambres d’agriculture, «les agriculteurs bio perçoivent 25 à 40% d’aides Pac en moins que les agriculteurs conventionnels, à systèmes agricoles équivalents» dans la Pac actuelle. Les choix techniques issus de la philosophie bio (herbes plutôt que maïs, chargement animal plus faible, importance des prairies dans les rotations de grande culture…) sont à l’origine de cette différence. Ainsi, le “montant de référence” sera «considérablement plus faible» pour un exploitant bio en 2000 (ou converti entre 2000 et 2002, période de référence pour le calcul) que pour un agriculteur travaillant de façon conventionnelle pendant la période de référence. La Fnab redoute «les distorsions de concurrence considérables» entre les anciens bio et les nouveaux convertis (après 2002) qui pourraient découler de cette situation. Dans ce contexte, elle défendra devant les pouvoirs publics l’octroi de droits à paiement uniques complémentaires pour la filière bio.

«Une fausse réforme»

«Les accords de Luxembourg ne tiennent pas leurs promesses», dénonce la Fnab. Si elle reconnaît certaines vertus à la réforme —la conditionnalité qui pourrait moraliser les pratiques ; la progression des fonds du second pilier consacré à l’environnement et au développement rural ; le principe de découplage—, la Fnab reste sceptique sur la pertinence et l’équité de ses modalités. Elle critique d’abord les négociations post-réforme réservées aux syndicats agricoles, aux lobbies agro-industriels et aux pouvoirs publics alors que «l’agriculture concerne toute la société».Par ailleurs, des trois objectifs évoqués par les concepteurs de la réforme —adapter la Pac à l’OMC, l’entrée des nouveaux membres de l’UE et la protection de l’environnement—, elle ne soutient que le dernier et espère qu’il soit plus «qu’un simple affichage publicitaire». Toutefois, la Fédération ne se décourage pas et «s’efforcera de valoriser au maximum le nouveau dispositif, d’identifier tous les éléments positifs qui peuvent s’y trouver, et de faire pression pour utiliser les marges de manœuvres de la conditionnalité, du conseil agricole, etc.».

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo d'un chargement de blé sur une péniche sur la Seine
Marché des céréales : les exportations françaises réalisent un début de campagne encourageant

Le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a publié mardi 16 décembre ses bilans céréaliers mensuels. Les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

photo d'une moissonneuse dans un champ de céréales.
Dijon Céréales se recentre sur son territoire après une difficile campagne 2024-2025

Une collecte en baisse, des coûts de production en hausse et un marché sous tensions… Fort d’une nouvelle gouvernance, Dijon…

Graphique prix blé maïs orge France au 22 décembre 2025
Marché des céréales du 22 décembre 2025 - Les cours du blé et du maïs tous en hausse à l’approche de Noël

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 19 et le 22 décembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne