Gaz à effet de serre
Réduire les émissions par 4 d’ici 2050
LE GROUPE de travail “Facteur 4”, chargé de dresser des recommandations pour diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 en France, a rendu publique, le 9 octobre, la version finale de son rapport lors d’un colloque organisé à Bercy.
Présidé par l’économiste Christian de Boissieu, le groupe de travail présente 28 recommandations pour tous les secteurs d’activité. Les thèmes sur lesquels il importe de se mobiliser rapidement sont le bâtiment, les transports et la cogénération dans l’industrie. Les émissions de CO 2 des secteurs du transport et du bâtiment dépassent 50 % du total des émissions françaises. Agriculture et sylviculture, contribuant à 19 % des émissions de gaz à effet de serre, doivent également se mobiliser.
Favoriser une valorisation massive de la biomasse
De nombreuses propositions sectorielles sont présentées : rénovation thermique des bâtiments existants, limitation des vitesses maximales sur route (120 km/h sur autoroute), légalisation du péage urbain, taxation du kérosène, etc. Trois recommandations ont trait directement à la biomasse, en droite ligne des premières propositions formulées en juillet dernier dans un premier rapport d’étape.
Il s’agit tout d’abord de favoriser l’utilisation massive de la biomasse pour une valorisation énergétique, chimique ou en matériaux, en substitution des énergies fossiles d’ici 2020. Pour cela, il conviendra de privilégier les produits et coproduits agricoles et forestiers aisément et rapidement mobilisables. Les sources d’approvisionnement devront être variées (chaudières bois et paille, biocarburants issus de plantes entières) et les structures de production de bois-énergie devront également se professionnaliser.
En outre, il s’agira de privilégier le stockage du carbone par l’agriculture et la sylviculture, en faisant usage notamment des “mécanismes de projets” prévus par le Protocole de Kyoto, et en développant l’usage des biomatériaux et des bioproduits. Les experts recommandent également de ménager une certaine flexibilité dans l’utilisation de la biomasse et de ne pas privilégier une unique filière : par exemple, l’usage possible de la biomasse comme source de chaleur ou pour fabriquer des biocarburants dans l’attente de la pleine maturité de la deuxième génération de biocarburants (“plante entière”). Les circuits courts devront être privilégiés.