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Grippe aviaire
Recrudescence de l’épizootie

L’influenza aviaire réapparaît avec force, en décimant une famille d’Indonésie et avec la destruction d’un million de volailles en Roumanie

Après quelques semaines d’accalmie, l’épizootie fait de nouveau les gros titres. Des foyers ont été découverts en Roumanie, où plus d’un million de volailles a été abattu. Les effets sur la filière avicole continuent à se faire ressentir, et les subventions européennes tardent à venir. Par ailleurs, les organisations sanitaires ne relâchent pas leurs efforts, afin de mettre en lumière le rôle des oiseaux sauvages dans la propagation du virus H5N1.

Nouveaux cas mortels en Indonésie

L’Indonésie connaît une recrudescence de l’épidémie. En effet, une cinquantaine de personnes ont été mise en quarantaine, après la mort de sept personnes d’une même famille, dans le village de Kubu Sembelang, au nord de l’île de Sumatra. Ces morts ont relancé les craintes d’une transmission humaine du virus. La santé publique continuera à contrôler le village pendant trois semaines. Les personnes mises en quarantaine ont reçu du Tamiflu, un médicament antigrippe.

L’absence de nouveaux cas détectés depuis le 22 mai a écarté quelque peu cette menace. « Cette découverte est importante, car elle indique que le virus ne s’est pas étendu au-delà des membres de cette famille », précise un communiqué. Steve Bjorge, épidémiologiste à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pu ainsi en conclure que certaines familles présentaient des terrains plus favorables au développement de la maladie. « Nous avons observé dans ces foyers que les infections se produisent chez des membres familiaux très proches, avec toujours la même lignée sanguine », a ajouté Steve Bjorge. Sur les 120 morts que la grippe aviaire a fait depuis fin 2003, l’Indonésie est le pays qui a enregistré le plus de cas mortels. Elle suscite donc de nombreuses inquiétudes et critiques par les autorités internationales sur les moyens mises en œuvre par l’Indonésie pour lutter efficacement contre l’épidémie. Par ailleurs, un autre pays inquiète les services sanitaires européens : la Roumanie. Depuis mi-mai, des foyers d’infections sont réapparus dans des élevages industriels de la région de Codlea. L’épizootie est revenue en force, puisqu’on compte 121 foyers touchés par la grippe aviaire et plus de 200 tonnes de poulet contaminé détruites, depuis le 14 mai.

La Roumanie, qui devrait intégrer l’Union européenne le 1 er janvier 2007, est le seul pays du continent européen à être aux prises avec une épidemie en expansion croissante. Cette situation a provoqué une réaction de la Commission européenne, qui a décidé d’étendre l’interdiction d’importation de volailles à toute la Roumanie.

Des aides insuffisantes

Parallèlement à cette recrudescence, les aides de l’Union européenne ne semblent pas suffire. Le 31 mai, le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, a reçu les représentants de la filière avicole afin de dresser un premier bilan du dispositif de soutien. Il a indiqué que 43 millions d’euros avaient déjà été distribués dans le cadre de la lutte contre l’épizootie et d’aide à la filière avicole, « le plan de soutien sera adapté en fonction des pertes constatées », a précisé le ministre. Après cette rencontre, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et la Confédération française de l’aviculture (CFA), dans un communiqué commun, ont estimé que « les premières aides se révèlent insuffisantes » et « au-delà des aides ponctuelles déjà apportées, de vraies compensations doivent être mises en place ». « Il est temps qu’au delà des engagements pris, les mesures arrivent. » Dans leur communiqué, ils ont également exhorté l’Europe à prendre en compte le plan français dans le cadre du cofinancement. Dominique Bussereau a rappelé qu’il avait demandé à la Commission européenne « d’autoriser la mise en œuvre des mesures d’indemnisation complémentaires pour l’ensemble de la filière avicole, afin que notamment les pertes des éleveurs puissent être prises en charge au-delà du plafond individuel de 3.000 euros ».

Des mesures pour contrer l’épidémie

Les 30 et 31 mai, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont organisé à Rome une conférence internationale sur le rôle de la migration des oiseaux dans la diffusion du virus H5N1. Ils ont travaillé à la mise au point d’un projet de suivi mondial de la migration des oiseaux. « Des satellites de communication, un réseau informatique et des détecteurs appliqués sur le dos des oiseaux permettraient de suivre en temps réel les mouvements des oiseaux sauvages lors des migrations anuelles », a précisé la FAO. Ce dispositif fournirait ainsi un système d’alerte renseigant rapidement sur le lieu de l’infection et où elle risquerait de se propager, afin que les gouvernements et les producteurs aient « plus de temps pour intervenir en cas de menace ». Ce plan est évalué à 6,8 millions de dollars.

Par ailleurs, le Parlement européen a débattu sur la question d’un label “origine UE” sur la viande de volailles pour que les consommateurs puissent avoir des assurances sur la provenance des produits. Les ministres européens de la Santé vont également examiner la possibilité de créer des « stocks stratégiques européens » d’antiviraux afin de se préparer à une éventuelle pandémie de grippe liée au virus H5N1. Le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis a, quant à lui, annoncé qu’il est prêt à déposer en 2007 un dossier pour son vaccin prototype contre la grippe aviaire. « Si d’ici un an, deux ans, trois ans une souche apparaît, nous serons capables de développer en quelques mois un vaccin pour la pandémie », a déclaré Gérard Le Fur, directeur genéral délégué de Sanofi-Aventis.

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