Budget de l’Agriculture
Quatre priorités pour un budget de rigueur
Pour 2008, le budget s’élèvera à 2,88 Mds d’euros contre 2,95 Mds en 2007
BAISSE. Malgré un budget 2008 marqué par la rigueur, le ministre de l’Agriculture aura réussi à maintenir quatre priorités pour sa politique : la recherche et l’enseignement agricole, la promotion de l’agriculture durable, la sécurité alimentaire, la gestion des aléas. C’est ce qui ressort de la présentation des crédits de son ministère, le 27 septembre, au lendemain de la présentation générale du budget de l’État par la ministre de l’économie Christine Lagarde. Les crédits de paiement s’élèvent à 2,88 Mds€ pour la « mission agriculture » contre 2,95 Mds en 2007. Les grands postes de soutien des exploitations (Prime herbagère, ICHN, PMPOA, PMTVA) sont globalement stables mais certaines baisses sont exceptionnelles : suppression des contrats d’aide rotationnelle, baisse de 14 % des moyens des offices, par exemple. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture verra son nombre de postes réduit de 575 (départs à la retraite non remplacés), sur un total de 36 590 postes. 264 postes supprimés concernent la « mission agriculture » c’est-à-dire hors les activités d’enseignement par exemple. Enfin, le ministère de l’Economie a annoncé que l’État apurera la dette du fonds de financement des prestations sociales agricoles (Ffipsa) de 619 M€ sur 2007. L’exercice budgétaire a sans doute été difficile pour le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier. En présentant les comptes 2008, le 27 septembre, celui-ci n’a pas caché qu’il avait pris en route un travail déjà engagé avant son arrivée. D’autre part, les finances du ministère de l’Agriculture ne sont pas en bon état. Les engagements de dépense, du fait de plans de soutien motivés par des crises, dépassent largement, fin 2007, les crédits du ministère de la rue de Varenne. Une impasse de plus de 1 Md€ est souvent évoquée et n’a pas été démentie par Michel Barnier. Enfin, les consignes de rigueur budgétaire (suppressions de postes) qui ont entouré l’édition 2008 n’étaient pas pour faciliter sa tâche ou celle de ses collaborateurs.
Stabilité de la prime herbagère sur 2008
À première vue, c’est donc la maîtrise, selon le terme du ministre, qui marque ce budget. Les crédits de gestion durable de l’agriculture représentent 1,048 Md€ contre 1,061 en 2007. Il s’agit de budgets généralement cofinancés par l’Europe : la PHAE (prime herbagère) est stable à 122 M€ avec 457 M€ en autorisation d’engagement, répartis sur cinq ans. C’est la stabilité qui marque aussi l’ICHN avec 232 M. Le PMPOA (plan de maîtrise des pollutions d’origine agricole) s’établit à 34 M contre 37 M en 2007. Le budget prévoit aussi 86 M€ sur 5 ans pour le plan de réduction des nitrates bretons. Le budget du Cnasea est pour sa part en baisse de 4,6 %, dans un contexte où il devra fusionner avec l’Agence unique de paiement.
Réduction des moyens des offices
Autre réduction significative, le budget destiné à la valorisation des produits passe de 707 millions en 2007 à 642 M pour 2008. En particulier, le financement des offices agricoles est en nette baisse (-14 %), mais le ministre a indiqué que cette diminution devrait être compensée en leur affectant le fruit de la vente de l’immeuble de l’Onic, à Paris. En revanche, les crédits affectés à l’assurance récolte, pour inciter les exploitants à s’assurer, augmentent de 3,5 M pour atteindre 32 M€. Pour leur part, les crédits de paiement destinés à la forêt augmentent de 3,8 % pour atteindre 322 M€. Michel Barnier a aussi indiqué qu’avec 110,5 M €, les recettes du Cas-Dar (Développement agricole) pourraient augmenter de 4,5 M.
Réduction des effectifs du ministère de l’Agriculture
Le ministère de l’Agriculture n’est pas épargné non plus par la rigueur imposée aux effectifs. Il verra son nombre de postes réduit de 575 (375 titulaires et 200 emplois vacataires), sur un total de 36 590 postes. 264 postes supprimés concernent la « mission agriculture », c’est-à-dire hors les activités d’enseignement par exemple. Le principe du non-remplacement d’une part des départs en retrait s’applique aussi à l’agriculture : deux départs à la retraite sur trois en général et un sur trois dans l’enseignement technique. Les moyens en personnel restent à peu près stables. Une politique de regroupement des effectifs centraux sur deux sites et non plus sur un seul a été adoptée, a indiqué Michel Barnier. En ce qui concerne l’enseignement technique, les moyens sont stables pour les crédits de paiement (1,264 Md€).