Quatre banques françaises engagées sur les matières premières dans le collimateur d’Oxfam
L’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam France dénonce la « spéculation » menée par quatre banques françaises sur le marché des matières premières agricoles par le biais de fonds de placement, dans un rapport paru le 12 février, marquant le début de l'examen du projet de loi réforme bancaire en France. Au terme de recherches effectuées pour son compte par le cabinet néerlandais indépendant Profundo, Oxfam a déterminé que des banques françaises contrôlent 18 fonds dont les performances sont totalement ou partiellement liées à l'évolution du prix des matières premières agricoles. Sont visées BNP Paribas (10 fonds), Société Générale et Crédit Agricole par le biais de leur filiale commune Amundi (7 fonds), ainsi que Natixis (1), filiale du groupe BPCE. Au total, ces fonds gèrent, selon l'étude, 2,58 milliards d'euros. Oxfam France souligne que ces fonds ne sont pas concernés, en l'état, par le projet de réforme bancaire dont l'examen a débuté le 12 février à l'Assemblée, sauf nouvel amendement déposé et adopté en cours d'examen. Dans le texte présenté par le gouvernement, les banques ne se verraient interdire la spéculation sur les produits financiers dérivés de matières premières agricoles que pour leur propre compte. Les produits proposés aux clients, comme les fonds visés par l'étude, échapperaient donc au champ de l'interdiction.