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Agrocarburant
Prudence de mise au sujet de la directive Red II

La Commission, le Parlement et le Conseil européens se sont accordés sur les grandes lignes de Red II, mais pas sur les modalités d’application.

© Alain Schroeder/CE

La semaine 24 a été chargée pour la filière des biocarburants de première génération (1G). Alors que la FNSEA et les JA bloquaient les raffineries françaises (blocages levés depuis le 13 juin) pour protester contre les importations d’huile de palme sur le site de La Mède (Bouches-du-Rhône), une réunion tripartite entre la Commission, le Parlement et le Conseil européens se tenait le 13 juin, au sujet du projet de directive sur les énergies renouvelables Red II. Un accord sur les grandes lignes du texte en est ressorti, après d’âpres discussions. Un objectif d’utilisation d’énergies renouvelables dans le paquet énergie global au sein de l’UE de 32 % à l’horizon 2030 a été fixé, objectif inexistant dans la précédente mouture du texte. Autre bonne nouvelle : un objectif clair d’usage d’énergies renouvelables dans les transports validé à 14 %.

Le sort de l’huile de palme non défini totalement

C’est dans les modalités d’application pour atteindre ces objectifs que persiste le flou. Une source anonyme proche du dossier indique que le taux d’incorporation de biocarburants 1G dans les carburants fossiles serait maintenu à 7 %, mais sans définir précisément la nature et l’origine des huiles servant à leur fabrication. Autre interrogation non résolue : les importations d’huile de palme et de soja. Le texte prône une réduction progressive des importations de ces produits à partir de 2023, pour une interdiction totale en 2030. Néanmoins, « des importations d’huile de palme respectant certains critères de durabilité pourraient être autorisées », nous a confié notre source. Ainsi, le projet de Total à La Mède ne serait pas menacé.

La Commission européenne devra trancher en 2019

Il reviendra à la Commission européenne de trancher sur les modalités d’application des objectifs définis par le texte en février 2019. Le texte final devrait être appliqué en 2021. Les pays de l’UE sont divisés sur le sujet : la France ferait pression pour fixer un plafond d’incorporation plus sévère pour l’huile de palme, mais d’autres États membres ne souhaiteraient pas froisser l’Indonésie ou la Malaisie, qui pourrait porter plainte à l’OMC, rapporte Les Échos.

En France, la division est également de mise

Alors que la FNSEA et les JA bloquaient les raffineries de Total, Jean-Philippe Puig, président du groupe Avril, tentait de calmer le jeu sur France Info le 12 juin, rappelant que le groupe pétrolier était un client important, permettant la bonne marche de la filière Biocarburant hexagonale. La coordination rurale occupait le siège du groupe Avril, afin de dénoncer l’utilisation d’huile de palme par Saipol, filiale du groupe Avril. L’industriel rétorque que cette utilisation reste marginale, ne représentant que 8,5 % environ des huiles utilisées (soit 127 000 t), alors que le reste est réservé à l’huile de colza et de tournesol française.

 

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