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Stratégie / Marketing
Produire mieux pour vendre mieux, c’est possible

Invités à s’exprimer lors du colloque Agrofinance à Paris, des industriels français sont venus défendre leur stratégie axée sur les attentes des consommateurs.

LES ATTENTES SOCIETALES, souvent considérées comme des freins à la productivité ou à l’innovation, peuvent s’avérer très profitables en apportant un véritable élément distinctif et une réponse à ces nouvelles exigences. La conférence “Nouvelles attentes sociétales : quels impacts sur le modèle économique de l’entreprise”, organisée le 26 novembre à Paris lors du colloque Agrofinance, a été l’ocassion pour des grands noms de l’industrie ou de la coopération française de présenter certaines réussites avant tout fondées sur ces demandes du grand public. Des positions diamétralement opposées à certains participants au colloque, qui misent à l’inverse sur une standardisation à l’extrême des produits à l’échelle mondiale. C’est le cas de Karl-Heinz Kiesel, vice-président du géant mondial de la charcuterie Campofrio, « un vendeur de protéine » selon sa définition, qui envisage d’importer de la viande pour les marchés locaux français. A contrario, la tendance à la globalisation et au hard discount conduit d’autres industriels à « travailler sur des niches ». « Les grands flux créent toujours de petits reflux sur lesquels nous nous positionnons », a lancé Richard Paget, qui dirige la société Jean-Louis Amiotte, spécialisé dans la saucisse de Morteaux et de Montbelliard.

L’opportunité du « produire mieux »
    Depuis une quinzaine d’année, le respect de l’environnement s’est imposé comme une des grandes tendances de notre société. À l’instar du concept d’agriculture raisonnée qui surfait largement sur la vague du produire mieux, l’agriculture écologiquement intensive apparue lors du Grenelle de l’environnement en 2008, se développe en France notamment au travers des activités de la coopérative Terrena, qui en a fait son cheval de bataille depuis 2010. Une démarche qui lui a valu de recevoir, le 20 juin 2012, le prix européen pour l’innovation coopérative 2012, dans la catégorie Durabilité / Efficacité d’utilisation des ressources. Cette technique culturale consiste à privilégier les réponses naturelles, en écartant si possible le recours aux produits chimiques, au travers de l’expérience des agriculteurs qui testent puis valident des pratiques innovantes, ou du moins plus écologiques. Des produits finis tels que le lapin ou les produits “bleu-blanc-cœur” ont intégré cette démarche et reçoivent un certain succès auprès des consommateurs.
    Autre réussite, Fleur de colza de Lesieur, lancé en 2010, a observé une belle performance en passant de « -9 % en volume à +6 % en 2011 », selon David Garbous, directeur Marketing de Lesieur, soit une progression de 15 % en une année. Pour ce dernier « le consommateur fait preuve d’une forte maturité vis-à-vis des moyens d’information. Il n’achète plus seulement un produit mais un environnement de l’entreprise ». La communication de Lesieur vers le consommateur, qui insistait sur l’apport en Oméga 3 et l’engagement de 500 agriculteurs français, a porté ses fruits.

Stéphane Le Foll souhaite maintenir une agriculture diversifiée
    Pour le ministre de l’Agriculture, venu clore la journée de débat d’Agrofinance, il faut défendre « le modèle d’alimentation à la Française », en proposant des produits de qualité ou de niche, sans pour autant se détourner des productions de masse. Et pour se faire, il est nécessaire de préserver la diversité de son agriculture. « Le pire, ce serait d’aller à la spécialisation agricole des pays membres de l’Europe », a-t-il déclaré. Et dans ce contexte, « la France ne doit pas devenir le grenier à blé de l’Europe ».
    Et d’insister sur l’importance de maintenir les élevages en France. Pas évident dans un contexte de forte volatilité des prix qui pose « une vraie question ». Stéphane Le Foll a ainsi appelé à une plus grande coopération entre grands pays producteurs pour une meilleure transparence. Le ministre de l’Agriculture souhaite aussi lutter contre la spéculation qui amplifie cette volatilité. Enfin, concernant la compétitivité du secteur agroalimentaire et son accès à des capacités de financement, « il faut faire remonter les besoins de l’agroalimentaire pour être en capacité d’aller chercher cet argent afin d’investir », a lancé le ministre de l’Agriculture, rappellant la création de la Banque publique d’investissement. « Il faut qu’on aille vite », a-t-il conclu.

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