Pour la Confédération paysanne, la PAC est « une ambition européenne perdue »
La réforme de la PAC montre « une ambition européenne perdue », selon la Confédération paysanne : « Il y a énormément de marge de manœuvre pour les États, on perd l’objectif commun », regrette Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. Le syndicat note toutefois des points positifs, comme la possibilité d’un couplage jusqu’à 15 % ou la majoration sur les premiers hectares. « Stéphane Le Foll a fait un boulot qui va dans le bon sens, même si on avait pour ambition que ce soit mieux », commente Laurent Pinatel. Mais « Le compromis est assez faible et n’est pas à la hauteur des enjeux posés il y a deux ans. Il y a des manques abyssaux, sur le plafonnement des aides par exemple », estime le porte-parole. « Devant nous s’ouvre une période intéressante sur les marges de manœuvre nationales. On va peser pour qu’il y ait une réelle redistribution des aides vers ceux qui en ont besoin. Il faut qu’il y ait une vraie prise en compte de l’élevage ». Pour José Bové, ancien de la Confédération paysanne aujourd’hui député européen, « l’esprit de la Politique Agricole Commune a disparu. Les chefs d’États et de gouvernement ont tourné une page en autorisant ni plus ni moins une renationalisation de la PAC : c’est la politique du chacun pour soi qui l’emporte. Les mesures de verdissement ont pratiquement disparu. La convergence des aides entre les pays et les paysans a été foulée aux pieds, les grands céréaliers se frottent les mains ».