Piqûre de rappel pour Michel Barnier
Communiquer vers le grand public, oui, mais pas seulement. Invité de ce premier congrès, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a pu recevoir quelques messages de la part de la coopération française. A commencer par une attaque en règle, maintenant traditionnelle, contre les négociations du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce. « Comment, à Genève, à l’OMC, peut-on encore démontrer les avantages de la libéralisation du commerce et donc de la spéculation ? », s’est interrogé Philippe Mangin avant d’adresser un petit conseil à M. Barnier : « N’y allez plus Monsieur le ministre ! » L’intéressé n’en fera rien, estimant qu’il vaut mieux y être pour défendre les intérêts de la France, relativement isolée sur ce dossier. Et de rassurer les congressistes, redoutant « une dérégulation forcenée et l’idolâtrie du marché autorégulateur », sur l’évolution des discussions sur le bilan de santé de la Pac. « Le cœur du débat est là. L’agriculture a besoin de régulation pour faire face aux à-coups des marchés ; pour compenser les surcoûts que nos exigences collectives imposent à nos agriculteurs en Europe ; pour éviter la concentration des productions dans les zones les plus compétitives ; et pour enclencher le développement des agricultures dans les pays pauvres », estime le ministre.
Michel Barnier défend le statut coopératif
Enfin, Philippe Mangin a rappelé l’importance du statut coopératif et fustigé « la plainte lamentable déposée auprès de la Communauté européenne par le négoce à l’encontre des spécificités fiscales des coopératives agricoles ». Le président de Coop de France a pu remercier M. Barnier pour le « soutien sincère » qu’il a apporté dans la défense de ce statut. Le ministre de l’Agriculture leur a réitéré son estime : « Votre statut coopératif vous donne des atouts. Vous êtes au cœur de ma stratégie ».
Enfin, Philippe Mangin a évoqué la question de la dérogation aux 40 tonnes, chère aux coopératives françaises, s’estimant lésées par rapport à leurs concurrents européens. Michel Barnier a répondu que, suite à sa proposition, un projet de décret avec le ministère de l’Ecologie était en cours de discussion. Avec le gouvernement au moins, le courant a l’air de passer.