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OCDE : stabilité du soutien accordé aux agriculteurs des pays membres

Le secteur agricole se caractérise toujours par des niveaux élevés de soutien, avec cependant des écarts importants d’un pays à l’autre. 

Selon le dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques concernant les “Politiques agricoles des pays de l’OCDE : suivi et évolution”, le soutien accordé aux producteurs agricoles dans les pays de l’OCDE a relativement peu varié depuis la fin des années 90. Il est passé de 37 % des recettes agricoles totales sur la période 1986-1988 à 30 % en 2002-2004, niveau qui avait cependant déjà été atteint dans les années 1995-1997. Les variations annuelles du niveau de soutien accordé aux producteurs agricoles reflètent principalement les formes d’aide qui limitent la transmission de l’évolution des prix du commerce international sur le marché intérieur. La réforme des politiques a privilégié le changement de la manière dont le soutien est octroyé aux producteurs, notamment en évoluant vers un abandon des mesures liées à la production. Si cette tendance pourrait bien se poursuivre au cours des années à venir, les mesures de soutien liées à la production restent dominantes dans la majorité des pays, continuant à encourager la production, à entraver les échanges et à contribuer à la baisse des prix mondiaux des produits agricoles. En outre, à ce jour, certains produits ont été relativement épargnés par la réforme et constituent une faille qu’il faudrait veiller à corriger. Si le soutien lié à la production n’est plus privilégié, le progrès des politiques ciblées sur des objectifs et des bénéficiaires clairement définis n’a cependant été que très modeste. De plus amples efforts seraient nécessaires pour assurer une transparence accrue dans la mise en œuvre des politiques, une meilleure adéquation aux résultats recherchés et une plus grande flexibilité de réponse à l’évolution des priorités.

Un niveau élevé de soutien

Le soutien accordé aux producteurs agricoles dans l’ensemble des pays de l’OCDE en 2004 s’élevait à 279 Md$ soit 226 Md#. Ce soutien mesuré par l’ESP (Estimation de soutien aux producteurs) représentait 30 % des recettes agricoles totales, soit le même niveau qu’en 2003. Si l’on inclut le soutien aux services d’intérêt général fournis à l’agriculture, tels que la recherche, les infrastructures, les services d’inspection et de commercialisation et promotion, le soutien total au secteur agricole a représenté 1,2 % du PIB (Produit intérieur brut) de l’OCDE en 2004.

Dans les pays de l’OCDE, le soutien aux producteurs en 2002-2004 est resté en dessous de 5 % des recettes agricoles en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il était de l’ordre de 20 % au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique, et de 25 % en Turquie. A 34 %, le niveau de soutien dans l’Union européenne se situait au-dessus du niveau moyen de l’OCDE de 30 %. Les niveaux de soutien aux producteurs octroyés en Corée et au Japon ont atteint 60 % en moyenne et se situaient autour de 70 % en Islande, Norvège et Suisse.

Depuis 1986-1988, le niveau de soutien aux producteurs a baissé dans la plupart des pays, mais il est resté constant en Norvège et il a augmenté en Turquie. La baisse du niveau de soutien la plus marquée est enregistrée au Canada mais celles enregistrées au Mexique (depuis 1991-1993) et en Nouvelle-Zélande ont aussi été notables. Parmi les pays dont le niveau de soutien est très élevé, la plus forte baisse a été enregistrée en Suisse. Le soutien total à l’agriculture dans les pays de l’OCDE a baissé de 2,3 % à 1,2 % du PIB entre 1986-1988 et 2002-2004. Cette tendance se vérifie pour tous les pays de l’OCDE à l’exception de la Turquie, où la part du soutien total à l’agriculture dans le PIB a augmenté, ce qui reflète entre autre les niveaux et la croissance du PIB.

Un mode d’octroi qui évolue

La part des mesures de soutien faussant le plus les échanges et la production —celles qui sont liées à la production ou aux intrants— a marqué un recul, passant de 91 % du soutien aux producteurs au cours de la période 1986-1988 à 74 % en 2002-2004. Une baisse du soutien lié à la production est aussi traduite par une réduction de l’écart entre les prix à la production et les prix à la frontière. En 1986-1988, la moyenne des prix à la production dans les pays de l’OCDE était supérieure de 60 % à celle des prix à la frontière ; en 2002-2004, cet écart est réduit à 30 %. Les plus fortes réductions de cet écart ont été recensées en Norvège, en Suisse et dans l’UE, tous des pays dont le niveau de soutien dépasse la moyenne de la zone OCDE. Il faut noter cependant que la plus large part de cette réduction a été opérée avant la fin des années 90. Les réductions de ces formes de soutien se sont accompagnées d’augmentations des paiements au titre de la superficie ou du nombre d’animaux ou des paiements au titre de droits antérieurs qui ont limité l’impact sur les recettes agricoles, certains paiements étant assortis de conditions.

Entre 1986-1988 et 2002-2004, les différences de niveau de soutien entre produits se sont estompées, les plus faibles réductions étant notées en Corée, au Japon et dans l’UE et les plus fortes au Canada et en Suisse. Les plus fortes réductions de niveau et améliorations de la composition du soutien ont eu lieu en viande ovine et en céréales (autres que le riz). Le sucre, le riz et le lait demeurent les produits recevant le plus fort soutien.

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