Campagne céréalière
Nord Céréales a su tirer son épingle du jeu en 2020/2021
Leader des expéditions de céréales vers la Chine cette campagne, Nord Céréales est désormais le deuxième silo portuaire en France concernant les exportations de grains.
Leader des expéditions de céréales vers la Chine cette campagne, Nord Céréales est désormais le deuxième silo portuaire en France concernant les exportations de grains.
« 2020/2021 restera une belle campagne pour Nord Céréales », a résumé Joël Ratel, directeur général du silo portuaire dunkerquois, lors d’une visioconférence le 30 juin. La société d'intérêt collectif agricole (sica) a, de fait, exporté 2,2 Mt en 2020/2021 (contre 2,8 Mt en 2019/2020), alors qu’en septembre, elle envisageait de ne charger que 1,8 Mt, au vu des faibles volumes récoltés sur son hinterland. Concernant les perspectives pour 2021/2022, la belle récolte céréalière attendue cette année lui laisse présager une progression de ses trafics.
Des importations en hausse
« Avec plus de 2,2 Mt de céréales exportées sur la campagne 2020/2021, Nord Céréales confirme son rôle majeur pour le grand export de céréales françaises », indique un communiqué en date du 30 juin. Dans le détail, les exportations en 2020/2021 se répartissent pour 1,6 Mt de blé tendre (contre 2,4 Mt en 2019/2020), pour 579 000 t d’orge fourragère (294 700 t), pour 32 800 t d’orge brassicole (48 200 t) et pour 9 700 t de pulpe de betterave déshydratée (41 200 t).
Concernant les importations en 2020/2021, elles s’élèvent globalement à 231 900 t (contre 284 000 t en 2019/2020), dont 117 400 t de maïs (248 600 t), 32 100 t de blé (0 t), 18 400 t de pellets de bois (35 400 t) et 3 140 t de féverole (0 t). « Si les pellets de bois français subissent la concurrence belge, les achats de féverole étrangère se développent en raison du recul de la production nationale, mise à mal par l’arrêt de certains insecticides », explique Joël Ratel. Quant au blé importé, « il s’est effectué dans le cadre d’une livraison Matif : la cargaison en provenance de Roumanie est repartie par péniche sur la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni », raconte le directeur général de Nord Céréales.
La Chine en tête de poupe pour la deuxième campagne consécutive
« En dépit d’un bilan agricole mitigé sur le plan quantitatif, la qualité de nos céréales et le professionnalisme de nos équipes ont été unanimement plébiscité par nos clients importateurs, c’est notamment le cas de la Chine où nos exportations atteignent des records », se réjouit Laurent Bué Président de Nord Céréales. Ainsi, le silo portuaire dunkerquois a chargé sur la Chine pas moins de 1,64 Mt en 2020/2021(contre 1,23 Mt la campagne précédente), soit 73 % de ses exportations totales. Il s’agit majoritairement du blé tendre (1 040 000 t) et minoritairement de l’orge (600 000 t). « Cette destination, méconnue il y a trois ans, prend d’autant plus d’importance en France, et à Dunkerque, que les prix de marché et les coûts de fret le permettent », précise Joël Ratel. Et d’ajouter : « Nos clients privilégiés restent cependant le Maroc, l’Algérie et l’Espagne. »
En deuxième position, loin derrière le leader, vient l’Egypte avec 315 000 t (contre 911 000 t en 2019/2020), suivie par l’Algérie avec 102 500 t (430 000 t), le Pakistan avec 65 500 t (0 t) et le Maroc avec 26 750 t (15 750 t). Quant à l’Europe, elle représente 62 355 t, contre 42 200 t en 2019/2020. Notons que la totalité des céréales françaises exportées sur l’Egypte sont passées par Nord Céréales. Par ailleurs, les destinations comme la Chine ou la Pakistan sont intéressantes car les grains sont transportés sur des navires Panamax de 63 000 t de cale, que le silo portuaire dunkerquois peut accueillir et charger intégralement, grâce à un tirant d’eau de 14,7 m et des portiques de dernière génération.
Le fluvial, premier mode de réception des céréales
Sur les 2 186 000 t acheminées sur le silo portuaire en 2020/2021, 55 % (contre 51 % en 2019/2020) le sont par péniche (1 206 500 t), 39 % (42 %) par camion (862 300 t) et 6 % (7 %) par train (117 200 t).
« Nord Céréales mise sur l’essor du fluvial, un transport écologique et économique pour le collecteur. De plus, avec la prochaine mise en service du canal Seine-Nord Europe, le port de Dunkerque jouera le rôle d’aspirateur de marchandises », estime du directeur général de Nord Céréales, qui envisage d’« investir dans un troisième portique de déchargement pour barge », si nécessaire. Pour l’heure, la sica a « amorcé cette année la réalisation d’un large plan d’investissement pour accroître ses capacités de stockage [de 49 000 t], tant pour ses exportations que ses importations », indique le communiqué. « En raison d’un traitement administratif du dossier un peu long, le comblement de la darse qui devait initialement commencer en octobre, ne démarrera qu’en août 2022, pour une mise en service prévue en 2023 », regrette Joël Ratel. « Sur les trois prochaines années, 32 M€ seront investis pour pérenniser et renforcer un outil performant en mesure d’anticiper les nombreux défis à venir. »
Par ailleurs, « au-delà du Nord-Pas-de-Calais, notre hinterland historique, nous nous développons sur la Picardie et la région Grand-Est, avec des marchandises qui arrivent par voie ferrée ».
Une campagne 2021/2022 qui s’annonce sous les meilleurs auspices
Concernant les perspectives pour la campagne 2021/2022, l’augmentation des surfaces céréalières sur l’hinterland du port de Dunkerque devrait conduire à une belle récolte. D’autant qu’à ce jour, les parcelles se présentent bien en blé et en orge. « Pour l’instant, il n’y a pas de risque météorologique sur le rendement et la qualité : tous les feux sont au vert pour une bonne campagne 2021/2022, avec des prix rémunérateurs pour les agriculteurs », déclare Joël Ratel.
« Sur l’hinterland de Dunkerque la moitié des surfaces sont cultivées en céréales, le débouché grand-export reste donc primordial et essentiel aux assolements des agriculteurs », rappelle Nord Céréales. Et Joël Ratel de conclure : « Nous devrions disposer d’une disponible exportable sur pays tiers plus important que l’an dernier. De plus, si les coûts de fret continuent de croître, nous serons plus compétitifs que d’autres pays exportateurs sur l’Afrique du Nord, qui n’est pas très éloignée de nos côtes à l’échelle du globe ! »