Aller au contenu principal

Évènement
Nationalisation des autorisations d’OGM et maïs TC1507 en débat

La culture du maïs transgénique TC1507 de Pioneer, qui soulève des interrogations quant à son impact, fera l’objet d’un vote des ministres de l’Environnement de l’UE en décembre prochain.

Le 13 décembre prochain, les  ministres de l’Environnement des États membres de l’UE devront se prononcer sur la culture du maïs TC1507 de Pioneer Semences. Si aucune majorité qualifiée ne se dégageait de ce vote, la Commission européenne (CE) a indi­qué qu’elle imposera l’autori­sation de cet OGM. Un changement de positionnement de la CE conséquent, selon elle, à un arrêt de la cour de justice de l’UE, reprochant la lente gestion de cette demande d’autorisation déposée en 2001 par Pioneer. L’OGM en question est un maïs BT résistant à la pyrale et aux herbicides à base de phosphinothricine, dont le glufosinate d’ammonium est interdit sur le territoire de l’UE, d’après les autorités bruxelloises.
Dans le même temps, la Commission européenne espère que les États membres voteront pour sa proposition visant à leur donner plus de pouvoir, concernant les autorisations et les interdictions de cultiver des OGM sur leurs propres territoires.

Deux décisions complémentaires en décembre
L’ancienneté de la demande du semencier oblige la CE à valider sa proposition, si aucune majorité qualifiée n’était trouvée au terme du vote des ministres des États membres. Ainsi en demandant expressément aux ministres de l’Environnement de l’UE de se positionner sur l’autorisation du maïs TC1507 (et non sur son interdiction), elle favorise son arrivée dans les parcelles européennes. « En application de l’arrêt de la CJCE (cour européenne de justice), la CE a réagi en transmettant la demande au Conseil des ministres, auxquels il appartient désormais de se prononcer à la majorité qualifiée », a annoncé le Commissaire européen à la Santé, Tonio Borg, le 6 novembre, précisant que « ceux qui s’abstiendront voteront donc en fait en faveur de l’autorisation ». L’occasion de signifier que la CE souhaite « réactiver le débat » concernant une ancienne proposition permettant aux états membres d’interdire plus facilement (avec de nouveaux critères) la culture d’OGM sur leur territoire malgré l’accord des autorités bruxelloises. « J’espère que cela sera aussi décidé le 13 décembre », a déclaré Tonio Borg. En d’autres termes, la CE propose un cadre plus nationalisé concernant les OGM… à l’image de la réforme de la Pac. Une situation qui bénéficierait aux États membres, mais qui pourrait engendrer davantage de distorsions de concurrence entre eux.
Concernant le maïs TC1507 (déjà autorisé pour la consommation animale et humaine), six États membres avaient, lors du premier passage aux urnes, voté en faveur de son autorisation (Royaume-Uni, Espagne, Finlande, Suède, Roumanie et Estonie), douze contre, dont la France, et neuf s’étaient abstenus, dont l’Allemagne. La proposition de la CE visant à nationaliser les autorisations d’OGM n’avait quant à elle pas reçu l’aval de la France, pas plus que de l’Allemagne ou du Royaume-Uni. Reste à savoir si les interdictions nationales potentielles seraient légales au regard du droit international.

Polémique liée au maïs TC1507
Depuis la formulation de la demande d’autorisation du maïs TC1507, des doutes quant à l’innocuité de cette variété ont été formulés notamment par l’Agence européenne de sécurité alimentaire, qui a rendu un avis mitigé. Dans ce contexte, la CE a demandé en 2012 à la société Pioneer « de proposer des mesures d’atténuation des risques pour les lépidoptères non cibles ». Une demande qui n’a pas été suivie d’effet de la part du semencier.
De leurs côtés, la Commission du génie biomoléculaire (CGB) en 2003 et en 2005 ainsi que le Haut conseil des biotechnologies (HCB) en 2010, ont formulé des réserves relatives à l’OGM, notamment à l’égard de résistances observées chez certains insectes présents en France d’outre-mer ou du gain économique, difficilement mesurable au vu des éléments fournis par l’entreprise (prix des semences, en particulier). Enfin, l’herbicide, auquel le maïs TC1507 est résistant, serait « très toxique », selon les écologistes, et fait l’objet d’une interdiction sur maïs au sein de l’UE.
Le seul intérêt pour un agriculteur français résiderait donc au niveau de la résistance à la pyrale, à l’image du maïs Mon 810 de Monsanto, qui devrait de nouveau faire l’objet d’un moratoire pour la prochaine campagne.

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude pour les céréales d'hiver et le colza »

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Tas de graines de soja avant nettoyage.
Alimentation animale : le soja non déforestant "mass balance" en passe de devenir la norme en France

Le marché européen du soja se segmente selon les lieux d’origine, mais surtout en fonction des caractéristiques imposées par…

Port La Rochelle
Comment la grève des dockers sur les ports français pénalise les exportations céréalières ?

Après un mois de grève perlée, la Fédération nationale des ports et docks CGT appelle à de nouvelles actions en mars et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne