COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 19 au 26 mars 2025 - La progression de la récolte mondiale de blé et la perspective d’un accord en mer Noire pèsent sur les prix du blé
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 19 et le 26 mars 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 19 et le 26 mars 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Sur les différents marchés à terme internationaux, les cours du blé se sont inclinés entre le 19 et le 26 mars. Le recul a été moins prononcé sur Euronext, où les prix n’ont baissé que de 2 % sur la semaine sur l’échéance mai, que sur le CBOT. La baisse était un peu plus importante en nouvelle récolte. En effet, les conditions de culture du blé tendre se sont stabilisées en France, selon Céré’Obs. De plus, la Commission européenne prévoit un rebond des rendements européens pour la récolte 2025. En mer Noire, les négociations entre la Russie et les États-Unis sur la relance du corridor céréalier ont eu un impact mesuré. Les conséquences sur les volumes exportés depuis la mer Noire devraient être limitées, l’Ukraine réussissant déjà à exporter ses volumes et les exportations russes risquant d’être peu dynamiques sur la fin de campagne. Le cabinet SovEcon a d’ailleurs revu en baisse sa prévision sur 2024-2025. De plus, la Russie réclame l’accès au système Swift pour Rosselkhozbank et la levée des sanctions sur ses exportations d’engrais, et l’Union européenne et le Royaume-Uni sont pour l’instant réticents à céder à ces exigences.
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Aux États-Unis, les marchés étaient plus optimistes sur l’accord en mer Noire et les cours se sont plus fortement inclinés, cédant 5 % sur la semaine. En cause l’amélioration de l’humidité du sol à venir dans l’aire dévolue au blé d’hiver, qui a pesé sur les cotations du blé d’hiver à Kansas City. Des annulations de ventes à l’exportation sur la récolte 2024 ont également tiré les prix vers le bas, de même que les bonnes perspectives de la récolte mondiale de blé en 2025 selon le CIC.
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Sur les marchés physiques français, les primes sont légèrement remontées sur le portuaire en ancienne récolte. La France est mieux positionnée mais la demande à l’exportation est peu dynamique. Sur la nouvelle, elles cèdent du terrain, faute d’activité à l’export. La messe est dite pour la campagne actuelle en meunerie. Des disponibilités ressortent mais les acheteurs sont déjà couverts. Il faudrait ainsi s’attendre à des stocks de report importants malgré la faible récolte 2024. Sur la nouvelle campagne, les niveaux de prix un peu plus bas font ressortir quelques acheteurs dans le Centre. En blé fourrager, on signale quelques compléments à destination des fabricants d’aliment pour animaux de l’Ouest, de Belgique et Hollande et d’Espagne.
Renchérissement du fret fluvial sur le Rhin
Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial sur le trajet Arques-Anvers se sont légèrement raffermis (+0,25 €/t) entre le 19 et le 26 mars, les prix étant à l'identique par ailleurs. L’activité sur la Belgique (blé et maïs) perdure, et ce, dans un contexte de faible disponibilité de cale. Sur le port de Rouen, l’activité est retombée, en l’absence de programme prévisionnel significatif sur la fin de campagne. À noter l’organisation de voyages sur le port de Dunkerque par des chargeurs qui ont l’opportunité d’y expédier leurs grains, au détriment du port de Rouen. Sur le plus long terme, c’est le flou artistique quant aux perspectives d’exportations céréalières ! Concernant la récolte 2025, à l'ouest de Paris en remontant sur la Normandie, l'excès d'eau qui dégrade localement les cultures d'hiver pénalise également les semis de printemps. Les opérateurs qui espéraient un retour à la normale de la production cette année s'inquiètent.
Le fret sur le Rhin reste pénalisé par les basses eaux. Le niveau du fleuve continue de baisser et oblige les mariniers à réduire d'autant plus leurs tonnages.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Les guerres commerciales et la bonne récolte 2025 tirent les prix vers le bas
Les derniers développements de la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne continuent de tenir les marchés en haleine. De même les menaces de Donald Trump de taxer les importations des pays commerçant avec le Venezuela ainsi que celles de pénaliser les navires chinois au mouillage dans les ports états-uniens inquiètent les opérateurs. Certains analystes estiment même que l’Ukraine pourrait se positionner sur le marché sud-coréen en substitution partielle des États-Unis. Du côté de la nouvelle récolte, les semis ont débuté aux États-Unis. Le Conseil international des céréales s’attend également à une récolte mondiale plus importante en 2025. Le Mexique et l’Afrique du Sud devraient ainsi voir leur production augmenter, selon l’USDA. Par ailleurs, la production d’éthanol était en baisse aux États-Unis cette semaine. Tout ces éléments ont conduit à une baisse de 2 % des cours du maïs sur le CBOT et de 1 % sur Euronext sur la semaine. En Europe, l’introduction d’un quota d’importation de 1 Mt par la Turquie apportait tout de même un peu de soutien.
Sur les places hexagonales, le marché reste vendeur. Des intérêts bretons et belges/hollandais ressortent en fabrication d’aliment sur les mois d'été. Le Nord communautaire paye mieux que les fabricants français sur le Nord de la France et la Beauce. Sur le Rhin, le maïs calcule à l’exportation mais reste plus cher que le blé. Les problèmes de basses eaux font hésiter les clients qui craignent des difficultés à l’exécution. L’Espagne est présente aux achats sur le Sud-Ouest.
Orge fourragère
Demande en alimentation animale
Les semis d’orge de printemps ont débuté en Ukraine, où UkrAgroConsult s’attend à une hausse de 28 % de la surface. L’attaché états-unien à Ryadh s’attend à une augmentation des importations d’orges de l’Arabie saoudite sur la campagne 2025-2026 avec la baisse des prix mondiaux. Sur le marché français, les fabricants d’aliments reviennent aux achats sur avril-juin, et la marchandise se raréfie, ce qui tire les primes vers le haut et rapproche les cotations de l’orge de celles du blé fourrager. La demande se maintient sur Rouen.
Orge de brasserie
Repli des cotations généralisé
En orge de brasserie, les prix ont reculé entre le 19 et le 26 mars, toutes variétés et récoltes confondues, sur un marché peu actif. L’activité se concentre sur la nouvelle campagne, avec un timide retour des industriels. Dans le quart nord-est de la France, si les semis des orges de printemps se sont effectués dans des conditions optimales, les cultures en orge d'hiver sont pénalisées par l'excès d'eau hivernal et le manque de traitement.
Blé dur
Marché toujours très calme
En blé dur, le marché reste d’un calme plat. Des intérêts acheteurs ressortent sur la nouvelle campagne, mais les vendeurs sont absents. Notons que les capacités de production de pâtes de la Turquie devraient augmenter d’ici à 2026 et le pays pourrait dépasser l’Italie dans les exportations de pâtes.
Céréales secondaires
Évolution hétérogène des cotations
Les prix de l'avoine blanche sont stables entre le 19 et le 26 mars. Ceux de l'avoine noire n'évoluent pas sur les Ardennes mais regagnent 5 €/t sur Pontivy. Ceux du triticale reculent avec ceux du blé dans le Rhône Alpes. Le seigle reste incoté cette semaine.
Sucre
Les cours sont repartis à la baisse, après deux semaines de forte hausse
Les prix du sucre sur les marchés à terme de Londres et New York ont régressé entre le 17 et le 24 mars, en sucre brut et en sucre raffiné. Les cours sont repartis à la baisse, à la suite de liquidations longues sur les contrats à terme. Pour rappel, les prix du sucre ont augmenté au cours des deux dernières semaines, le sucre à New York ayant atteint un sommet d’un mois et le sucre de Londres un sommet de trois mois et demi en raison de signes de baisse de la production mondiale de sucre. L’ISO a relevé le 6 mars ses prévisions de déficit mondial de sucre pour 2024-2025 à -4,88 Mt contre -2,51 Mt en novembre.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Rapport de l'USDA sur les semis de blé aux États-Unis, à paraître le 31 mars.
- Développements de l'accord sur le corridor céréalier en mer Noire.
- Résultat de l'appel d'offres jordanien en blé meunier.
- Fin des stocks en dépôt dans les coopératives françaises début mai.
Orges
- Compétitivité de l'orge en formulation par rapport au blé fourrager.
- Demande portuaire sur la nouvelle campagne.
- Déroulé des semis d'orge de printemps en Ukraine.
Maïs
- Rapport de l'USDA sur les semis de maïs aux États-Unis, à paraître le 31 mars.
- Déroulement des semis aux États-Unis.
- Positionnement du maïs ukrainien sur le marché sud-coréen ?
- Approvisionnement de la Turquie en maïs.
Adèle d'Humières