Marché mer Noire
L’Ukraine pourrait exporter 23 à 24 Mt et la Russie plus de 20 Mt sur 2011/2012
Alors que les exportations ukrainiennes ont du mal à décoller, la Russie atteint des niveaux record avec déjà 7,2 Mt expédiées à la mi-septembre. Le Kazakhstan n’est pas encore au marché.
Après une période de fermeté soutenue du marché en juillet et août, les prix des céréales se sont orientés à la baisse début septembre. Selon le CIC, les marchés ont essentiellement réagi aux développements financiers mondiaux, tandis que la taille notable des expéditions de céréales depuis la Russie et d’autres origines mer Noire contribuaient aussi à la physionomie baissière.
Des sorties record en Russie, grâce à des prix plus que compétitifs
La reprise des exportations par la région mer Noire a suscité des ventes particulièrement fortes par la Russie durant la première partie 2011/2012, avec des expéditions tournant à des niveaux record. Cette tendance a été favorisée par des prix très compétitifs, notamment pour le blé. Les données d’exportations montrent que les expéditions de blé de la Russie ont totalisé 5,2 Mt en juillet et en août, tandis que l’orge s’établissait à 0,5 million. De récents commentaires officiels indiquent que le total des expéditions de céréales atteignait 7,2 Mt à la mi-septembre, avec des exportations mensuelles susceptibles d’atteindre 3 Mt d’ici décembre. Cela porterait les exportations cumulées à un niveau proche du total pour l’exercice en cours estimé par le CIC de 18,8 Mt (4,3 Mt).
La contraction de l’offre durant la deuxième moitié de la campagne se traduira probablement par un resserrement des rabais par rapport aux autres origines et les ventes devraient donc ralentir. Les hypothèses actuelles concernant l’offre et la demande placent le total des stocks de céréales en Russie à 14,3 Mt à la fin de 2011/2012, 2 Mt de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Tous les autres éléments de l’offre et la demande restant inchangés, cela donne un volume total d’expéditions de céréales en 2011/2012 susceptible de dépasser 20 Mt.
L’introduction de taxes à l’exportation pénalise les expéditions ukrainiennes
Les exportations par l’Ukraine ont démarré lentement la campagne de commercialisation, entravées par des prix peu compétitifs, en partie attribués à l’introduction de taxes à l’exportation. Celles-ci sont fixées à 9 % pour le blé (pas moins de 17 €/t), 12 % pour le maïs (pas moins de 20 €/t) et 14 % pour l’orge (pas moins de 23 €/t). L’idée d’abandonner les taxes en raison de la lenteur des exportations a récemment été rejetée, avec des indications suggérant que les tarifs pourraient bien être prolongés jusqu’à la fin de juin 2012, au lieu de la fin de décembre 2011 comme prévu au départ. La lenteur des ventes à l’exportation est attribuée à la réticence des ventes par les producteurs en réponse aux prix faibles offerts par les exportateurs. On dit que les ventes à l’exportation se sont accélérées courant septembre ; jusqu’au milieu du mois, les expéditions cumulées de céréales sont officieusement estimées à 2,6 Mt, en hausse de 8 % par rapport à l’an dernier.
La demande à l’exportation pourrait s’intensifier plus avant dans la campagne de commercialisation, notamment si les disponibilités de la Russie se contractent, avec un total des expéditions de céréales pour 2011/2012 estimé en hausse de 71 %, à 20,9 Mt. Toutefois, sur la base des niveaux de stocks présumés, les exportations au départ de l’Ukraine pourraient afficher une hausse de 2 ou 3 Mt de plus que ce chiffre, en fonction des prix par rapport aux autres origines.
Des problèmes de logistique risquent d’entraver les livraisons kazakhes
Les exportations nouvelle récolte par le Kazakhstan n’ont pas encore commencé sérieusement, du fait de la moisson plus tardive que chez les autres exportateurs de la région mais, déjà, des rumeurs circulent que les ventes seraient affectées par un manque de transport à destination des ports du bassin. De grosses expéditions ont mis à rude épreuve les infrastructures ferroviaires en Russie, dont dépend fortement le Kazakhstan pour acheminer son grain vers les ports de la mer Noire. Les exportations du pays sont associées à des coûts de transport élevés, bien que les pouvoirs publics aient augmenté les subventions pour l’acheminement de grains vers les ports de Russie et d’Ukraine. Cependant, à une époque où les disponibilités mondiales de blés de meunerie de qualité devraient être relativement tendues, la demande pour le blé de qualité du Kazakhstan pourrait bien être forte. Les exportations de céréales en 2011/2012 devraient grimper de 26 %, à 7,3 Mt, dont 4,0 Mt (3,1 Mt) pour le blé en grains, 3,0 Mt (2,5 Mt) pour la farine de blé et 0,3 Mt (0,2 Mt) pour l’orge.