Volatilité / Marchés financiers
L’UE veut plus de transparence
BRUXELLES a annoncé le 8 décembre des propositions pour lutter contre la spéculation autour des matières premières sur les marchés, comme les céréales notamment. « Je ne vois pas pourquoi sur cette question les Européens seraient moins rigoureux que les Américains », a argumenté le commissaire chargé des marchés financiers, Michel Barnier, en rappelant que la place phare des matières premières agricoles aux Etats-Unis, Chicago, imposait déjà des restrictions. Michel Barnier a dénoncé « l'hyperspéculation scandaleuse » sur les matières premières agricoles. Poussant, selon lui, les prix à la hausse ou la baisse elle « a des conséquences sur beaucoup de pays et de populations », dans les pays en développement en particulier, avec des famines chez les plus pauvres. Le commissaire a dit être « décidé à imposer la transparence » dans le secteur. L'arsenal envisagé passe notamment par l'obligation pour les courtiers de dévoiler les investissements qu'ils réalisent, une limitation pour les « positions » d'investissement les plus élevées sur les marchés et la possibilité pour les régulateurs de rappeler à l'ordre les spéculateurs qui font trop grimper les prix de l'alimentation ou de l'énergie.
De son côté, Jacques Diouf, directeur général de la FAO, estime que pour contrecarrer la spéculation financière sur les produits alimentaires de base, le secteur privé et les gouvernements doivent augmenter de façon drastique la production agricole. « Il faut être réaliste et attaquer les problèmes de fond qui sont la tension entre l'offre et la demande due au manque d'investissements pour accroître la production afin de faire face à l'augmentation de la population mondiale et à la croissance de certains pays comme la Chine et l'Inde », a indiqué Jacques Diouf.