Meunerie
Les Grands moulins de Reims, pilote sur la réduction de GES
Le bilan carbone permet de cibler les axes de réduction des gaz à effet de serre
Les Grands Moulins de Reims sont la première unité du groupe Nutrixo à avoir réalisé un bilan carbone de son activité. Grâce à ce dernier, une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est mise en place. Initié en janvier 2010, le bilan carbone des Grands moulins de Reims a été préparé avec l’aide d’un cabinet de conseil pour débuter en mars. Tout le personnel a été mis à contribution pour collecter des données exploitées par la suite. Les résultats finaux sont arrivés en juillet.Cette étude a permis de dégager des stratégies pour réduire encore un peu plus sa facture énergétique et donc ses émissions de gaz à effet de serre.
Plus de 80 % des gaz à effet de serre issus du poste Matières premières
L’activité de meunerie proprement dite, c’est-à-dire la transformation du blé en farine, n’est pas la plus polluante. Le poste qui génère le plus de GES est la production des matières premières, en particulier du blé tendre. Sa culture serait « à l’origine de 83 % des émissions des GES de l’activité de meunerie, l’apport d’azote étant le principal facteur d’émission», selon Benoît Renard, directeur des Grands moulins de Reims. « Pour essayer de réduire cette part, le groupe Nutrixo travaille en concertation avec ses fournisseurs dans le but de trouver des itinéraires culturaux ou des pratiques moins émetteurs de gaz à effet de serre tout en préservant les qualités technologiques et sanitaires des blés. »
Des marges de manœuvre concernant le fret et la consommation d’énergie
Sur les 17% d’émissions de GES directement imputables au niveau de l’activité meunerie, trois postes apparaissent comme potentiellement réducteurs. «Suite à la réception des résultats de notre bilan carbone, nous avons décidé la mise en place d’un plan d’action. On a travaillé sur la consommation des outils de transport, au travers de stages d’écoconduite avec une réflexion sur les tournées et sur les taux de remplissage des camions. » La consommation de carburant pourrait reculer de 15 %, selon Marielle Even, responsable Qualité sécurité environnement des Grands moulins de Reims. L’optimisation des tournées pour la livraison des clients est également étudiée. Ces deux actions induiraient une diminition de près de 2 % sur le résultat du bilan carbone, selon Marielle Even. Aujourd’hui, environ 60 % de la flotte chargée de livrer les boulangeries artisanales roule au bioéthanol, selon Benoît Renard. Des marges de progression sont donc encore possibles.
Concernant le fret entrant, pour l’approvisionnement des matières premières, l’utilisation du 44 t est un axe de réflexion. « Nous nous y mettons doucement mais le système n’est pas généralisé à l’ensemble du territoire et dépend pour l’heure des arrêtés départementaux. » A terme, cette progression du tonnage transporté pourrait générer une baisse de 10 % de la consommation de carburant assure le directeur des Grands moulins de Reims.
Enfin, des efforts au niveau de l’énergie consommée par l’ensemble du process de meunerie peuvent encore alléger le bilan carbone des Grands moulins de Reims. La sensibilisation du personnel aux économies d’énergie est importante. « A son niveau, chacun peut apporter sa pierre. Pour l’année 2011, un objectif de réduction a été fixé à 5 % qui comprend à la fois l’opimisation des cycles du process, la réduction des fuites d’air et la sensibilisation du personnel », selon Marielle Even. Concernant le poste aspiration, Benoît Renard estime « qu’un millimètre de diamètre de fuite d’air représente un surcoût annuel de 300 euros». Du côté des emballages, peu de gains peuvent encore être réalisés. « Il nous est difficile d’aller plus loin. Nous pouvons encore jouer sur le grammage des fibres, mais nous atteignons déjà les limites », assure Benoît Renard.
Ne pas oublier le volet social
Quelques actions sociales sont également mises en place comme la signature de convention pour les seniors avec l’engagement de proposer des formations et un suivi particulier ainsi que l’établissement d’entretien annuel. Un accord sur le droit individuel à la formation, avec possibilité de l’effectuer sur le temps de travail, a également été conclu, note Benoît Renard.