Aller au contenu principal

Agriculture biologique
Les failles réglementaires nuisent au marché des semences AB

Entre difficultés pour produire des semences AB et possibilité de demander des dérogations, offre et demande peinent à se rejoindre.

Sur les 116.000 ha de production de semences françaises en 2012, 1,5 % sont en agriculture biologique. La production a stagné jusqu’au 2009, pour ensuite passer de 2.728 à  4.776 ha en trois campagnes. Néanmoins, les semences certifiées AB se heurtent à un problème de marché, sujet sur lequel l’Inra et le Gnis ont fait le point lors d’une conférence de presse intitulée “les semences au cœur de l’agriculture biologique”, le 26 octobre.

Acheteurs et vendeurs se cherchent

    « Pour un producteur en agriculture biologique, les difficultés principales restent d’avoir accès à des variétés adaptées, et aux semences de ces variétés », explique François Burgaud, directeur des relations extérieures du Gnis. Tandis que les semenciers qui s’étaient lancés rapidement dans le biologique ont parfois été déçus par le manque de demande.
    Après inscription d’une variété au catalogue, il faut encore que toute la chaîne de production de semences soit conduite en bio, un processus loin d’être évident, notamment pour les exploitations en conversion. De plus, du fait du mode de culture (absence de traitements phytosanitaires de synthèse, de fertilisation minérale etc.), les semences AB ont souvent un rendement plus faible à l’hectare qu’en conventionnel, et sont plus chères à la vente.
    Côté producteur, l’offre n’étant pas toujours au rendez-vous selon les espèces, l’Europe a prévu un système de dérogation. Aujourd’hui, il est possible de produire sous étiquette AB avec des semences conventionnelles sur certaines espèces. « L’offre en semences AB en céréales à paille, ainsi qu’en semences potagères, est encore insuffisante, alors qu’il n’y a pas de problème en maïs », affirme François Burgaud. Les possibilités de dérogation crée des distorsions sur le marchés. « Il y a plus de 200 variétés de blé tendre cultivées en France, certaines ayant des caractères relativement comparables. Mais un agriculteur peut insister sur une variété donnée pour obtenir une dérogation, et avoir ainsi accès à des semences conventionnelles moins chères  », ajoute-t-il. En pratique, il existe depuis une dizaine d’années, un site, obligatoire par la réglementation européenne, recensant toutes les variétés en semences bio et leurs fournisseurs par département : “www.semences-biologiques.org”. Les demandes de dérogation se font via ce site, à titre individuel pour une variété donnée.

Une hausse des dérogations à relativiser
    La production de semences biologiques s’est reprise à partir de 2009, suite à la demande de Bruxelles de renforcer la lutte contre les dérogations. Néanmoins, le nombre de dérogations total pour les grandes cultures a augmenté de quasiment 40 % entre 2009 et 2011 (19.289 à 31.627). Ce chiffre est à modérer. D’une part les exploitations bio sont plus nombreuses chaque année. D’autre part, « ce sont les semences fourragères qui font exploser le nombre de dérogations (12.282 à 23.204 entre 2009 et 2001) », explique Jean Wohrer, chef du service Réglementation du Gnis, les mélanges entraînent beaucoup de demandes de dérogation. En revanche, « la France est beaucoup plus à l’aise sur les céréales », selon lui.

Les plus lus

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Navire à quai, devant silos portuaires Sénalia, au port de Rouen.
Exportations céréalières : une période de dégagement réussie pour Sénalia

Le principal terminal céréalier du port de Rouen enregistre un tonnage à l’exportation honorable sur le premier trimestre…

Photo d'un intervenant lors d'une conférence sur le réchauffement climatique lors des JTIC 2025
JTIC 2025 - Comment la filière céréalière s’adapte au réchauffement climatique en Espagne ?

Le réchauffement climatique impacte déjà sévèrement la filière céréalière en Espagne. À l’occasion de l'édition 2025 des…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne