Aller au contenu principal

Commerce mondial de viande / Céréales
Les exportations carnées captent 56 Mt de céréales

La hausse des exportations mondiales de viande alimente indirectement celle des céréales

ESTIMÉS à 20 Mt environ, les échanges mondiaux de viande ont progressé de 4 % par an en moyenne au cours de la dernière décennie. Un rythme plus rapide que la consommation mondiale, qui a augmenté d’environ 2 % par an pendant la même période. Les importations couvrent donc une part croissante du total de la demande de viande. Représentant environ 8,5 % de la consommation de viande, la proportion reste relativement modeste. Toutefois, puisque la plupart des entreprises commerciales d’élevage utilisent des céréales fourragères dans la production de viande, la hausse des exportations de produits carnés représente des exportations indirectes de céréales. Si la récession économique a contribué à un repli des échanges de viande en 2009, la croissance devrait reprendre l’an prochain.

Etats-Unis et Brésil poids lourds du marché mondial des viandes
Plusieurs études ont tenté d’estimer le volume de céréales indirectement exporté sous forme de viande, mais la diversité des systèmes de production d’élevage rend cette évaluation difficile. En gardant à l’esprit ces difficultés, l’équivalent en céréales des exportations mondiales de viande aurait représenté en 2004 jusqu’à 45 Mt. Ce chiffre pourrait atteindre 56 Mt en 2010, l’essentiel de l’essor étant lié à celui des échanges de viandes de porc et volaille.
Le commerce mondial de viande est dominé par un petit nombre d’exportateurs. Les cinq plus gros d’entre eux, le Brésil, les Etats-Unis, l’UE, le Canada et l’Australie, assurent les quatre cinquièmes de tous les échanges. Ces pays ont des ressources agricoles abondantes, notamment des disponibilités de céréales fourragères, et ont par conséquent, la capacité de produire un excédent exportable de produits d’élevage à prix compétitifs. La hausse de la demande de viande dans les pays importateurs peut souvent être satisfaite à moindre coût par des achats à l’étranger plutôt qu’à partir des disponibilités locales. Bien que le total des exportations de viande du Brésil dépasse désormais régulièrement les exportations américaines, les Etats-Unis restent le plus gros exportateur en équivalent en céréales en raison de leurs plus grosses exportations de porc, secteur gourmand en céréales. Les ventes américaines de porc ont explosé ces dernières années, favorisées par une vive demande du Canada et du Mexique. Toutefois, outre leur position de gros exportateur, les Etats-Unis sont aussi un importateur important de viande, alors que les importations brésiliennes sont assez modestes. Si l’on tient compte de ce commerce bilatéral, le Brésil passe devant les Etats-Unis en équivalent net en céréales des échanges de viande.

Japon et Russie premiers importateurs de viande
Le Japon et la Russie sont les plus gros importateurs de viande de la planète. Ils ont occupé 5 fois chacun la tête du classement au cours de la dernière décennie. Les importations japonaises ont grimpé rapidement dans les 80es et au début des 90es, la libéralisation des échanges modérant le coût des importations. Une croissance molle de la demande en viande a entraîné une stabilisation des volumes ces dernières années, à près de 2,6 Mt. Les importations russes ont été dopées par le recul de l’élevage au cours des années 1990. Mais les investissements se sont dernièrement intensifiés dans le secteur. Ce qui a jugulé la hausse, notamment en porc et volaille. Les importations ont culminé à environ 3,3 Mt en 2008 et sont retombées à 2,3 Mt en 2009. Des restrictions sanitaires à l’importation et la moindre demande liée à la récession économique, expliquent aussi ce repli. La dynamique de hausse des échanges mondiaux de viande pourrait venir d’autres destinations et notamment du Proche-Orient (Irak, en Arabie saoudite et Iran en particulier), d’Extrême-Orient asiatique (Vietnam, Chine, Corée du Sud) et d’Amérique latine (Mexique, Venezuela, Cuba) qui ont affiché, ces cinq dernières années, les progressions les plus marquées.

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

<em class="placeholder">Epandage de solution azotée dans une parcelle de blé tendre au stade début montaison.</em>
Pourquoi les prix des engrais risquent de flamber à l’horizon 2026

La mise en place d’une taxe sur les émissions de carbone des engrais importés dans l’Union européenne devrait renchérir le…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

La production française de tournesol 2024 attendue à 1,7 Mt par Agreste

Agreste a publié, le 15 octobre ses dernières estimations de production française pour 2024 en termes de céréales et d'…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne