Assemblée générale
Les courtiers mettent le climat à l'honneur pour leur grand-messe
La Fédération française des syndicats de courtiers en marchandises a réaffirmé son rôle de médiation et de transparence sur le marché physique des grains.

« Heureusement que les Indiens ne mangent pas de viandes rouges, sinon nous serions déjà morts », a lancé Alban Thomas, directeur de recherche à l'Inra Toulouse, invité à témoigner de l'impact du réchauffement climatique sur le secteur agroalimentaire, lors de l'assemblée générale de la Fédération française des syndicats de courtiers en marchandises (FFSCM), le 12 mars à Paris.
Risque de rendements fortement baissiers
« De plus en plus de projections confirment de fortes baisses de rendement à partir de 2030 », assure Alban Thomas. Pour la zone Europe continentale Nord, la fourchette d'évolution des rendements (blé, maïs, soja) s'étalerait de - 8 % à +4 %, de - 5 % à +22 % pour la zone Europe Atlantique Nord et de - 26 % à - 7 % pour la zone Europe Atlantique Sud, selon les données du Giec. Et à l'échelle mondiale, si les prévisions sont très variables, un retrait de la productivité doit être attendu globalement.
Pour répondre à l'enjeu de la sécurité alimentaire, des leviers existent : réduire le gaspillage et des pertes (1,5 Mdt par an actuellement), favoriser les systèmes alimentaires sains et durables (comme la production de protéagineux en Europe), faire coexister plusieurs agricultures « mondialisées (pour les produits homogènes), territorialisées et différenciées en circuits courts », ou encore « intégrer l'impact environnemental de la production agricole au niveau global, pour déterminer les systèmes alimentaires les plus adaptés »…
Des opportunités devraient également émerger sur les marchés au travers de « nouvelles filières liées à la raréfaction de certaines matières premières, l'optimisation des procédés de transformation et des circuits logistiques, ou encore la conception de nouveaux produits alimentaires avec un impact réduit sur l'environnement… »
« Nous souhaitions aborder cette question à quelques mois de la Cop21 », explique Xavier Durand-Viel, relevant que « certains éléments de la présentation interpellent ».
Affirmer le rôle du courtier
Lors de cette réunion, les courtiers ont réaffirmé leur souhait d'accompagner pleinement les filières céréalière et oléagineuse dans leurs activités commerciales, notamment en « maintenant le courtier dans son rôle de médiation et de transparence sur les marchés physiques des grains » comme l'a rappelé Xavier Durand-Viel, président de la FFSCM.
Comme annoncé l'an dernier, le Syndicat national des courtiers en pommes de terre (SNCPT) a rejoint la Fédération française des syndicats de courtiers en marchandises (FFSCM), a annoncé son président Xavier Durand-Viel, à son occasion de l'assemblée générale. Avec l'arrivée de cette filière, le groupement syndical a gagné une dizaine d'adhésions. Par ailleurs, trois sociétés de courtage de grains l'ont quitté cette année mais trois autres l'ont intégré, portant ainsi à 75 le nombre total d'adhérents à la FFSCM.