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Journée des grains en Alsace
« Les basses eaux du Rhin néfastes au commerce des grains »

Jean-Laurent Herrmann, président de l’Association de la Bourse de commerce de Strasbourg, fait un appel aux élus pour limiter le bas niveau des eaux du Rhin.

Jean-Laurent Herrmann, président de l’Association de la Bourse de commerce de Strasbourg.
© D. Péronne

La Dépêche-Le Petit Meunier : Pouvez-vous nous faire un premier bilan de la campagne 2018/2019 en Alsace ?

Jean-Laurent Herrmann : C’est une année difficile en liaison avec les problèmes récurrents de niveaux bas du Rhin, très néfastes pour tout ce qui concerne la vente de céréales au départ du Rhin supérieur, c’est-à-dire l’Alsace, une partie de la Moselle et l’Allemagne du Sud (cf. page 6). Car, en période de basses eaux, les grands acheteurs de nos céréales (Allemands, Belges et Hollandais) ont tendance à privilégier les produits d’Europe de l’Est, voire du grand export (Brésil, Argentine). Le Rhin n’a plus la cote : avant, toute commande de grains pouvait être livrée dans les trois jours… ce qui n’est plus le cas. Avec les basses eaux à répétition du fleuve, le business que l’on pouvait prétendre s’effrite peu à peu. Depuis deux à trois ans, on subit ce phénomène qui fait exploser les tarifs du fret fluvial.

 

LD-LPM : Comment peut-on remédier à la récurrence des basses eaux sur le Rhin ?

J.-L. H. : Il n’existe pas de solution miracle. Le Rhin, alimenté par la fonte des glaciers, n’a plus cet apport naturel lors des années sèches qui, hélas, se multiplient. En cette période d’élections européennes, je fais un appel aux candidats et futurs élus. Je désire, rapidement, rassembler des experts en météorologie pour voir comment atténuer ce manque d’eau du Rhin. Car, ce qui est décidé aujourd’hui, il faut dix ans pour le mettre en action et encore dix ans pour en voir les résultats ! On pourrait envisager un barrage de régulation des eaux du lac de Constance, qui alimente le Rhin, ou un réaménagement du fleuve pour retenir un peu plus d’eau. Des experts en architecture navale pourraient également réfléchir à comment construire autrement les bateaux : plus larges, moins hauts, sans métal, ce qui réduirait leurs tirants d’eaux.

 

LD-LPM: Êtes-vous confiant en l’avenir ?

J.-L. H. : Il faut agir vite car il est nécessaire que, dans un proche avenir, on ait des arguments positifs à donner à tous les utilisateurs du transport rhénan. Le Rhin est l’autoroute européenne de la voie fluviale, ce qui complique l’affaire dans un sens (multiplication des pôles de décision) mais permettrait d’obtenir des financements de l’UE. Je suis persuadé que l’on trouvera des solutions car l’Europe a besoin du transport fluvial. Il n’y a aucun autre moyen logistique à l’échelle européenne qui puisse absorber le tonnage transporté par voie d’eau !

 

LD-LPM: Présentez-nous la Journée des grains en Alsace, qui se déroulera le 24 mai à Strasbourg?

J.-L. H. : La Journée des grains en Alsace à Strasbourg (Bas-Rhin) se tient tous les deux ans, en alternance avec le Congrès des grains de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Elle réunit habituellement une centaine de professionnels de la filière des grains et services associés (intrants agricoles, transport, manutention…), en provenance de France mais également d’Allemagne, de Suisse, de Belgique et des Pays-Bas. Les participants ne sont pas là pour conclure des affaires, généralement, mais échangent sur des sujets d’actualité, voire non professionnels, afin de mieux faire connaissance. C’est également l’occasion de régler de vive voix des problèmes afin de trouver plus facilement une solution. Cette année, l’invité d’honneur est le président de la Bourse de commerce européenne, Matthé Vermeulen, qui nous présentera la 59e édition, qui se déroulera les 17 et 18 octobre à Vienne (Autriche).

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