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Les agriculteurs sont plus sensibles aux pertes qu’aux gains, selon l’Inra
Dérèglement climatique, flambée des prix des matières premières, appauvrissement des ressources naturelles, le risque est omniprésent en agriculture. Des chercheurs de l’Inra Versailles-Grignon ont montré que les agriculteurs sont plus sensibles aux pertes qu’aux gains et qu’ils surestiment l’occurrence des évènements rares mais extrêmes. Des résultats illustrant un comportement complexe, et susceptibles d’alimenter la réflexion des acteurs du monde agricole.
Complexité du comportement des agriculteurs face au risque
Le risque est considéré depuis longtemps comme une question centrale en économie agricole. De nombreux travaux ont montré le lien entre l’aversion au risque des agriculteurs et les décisions dans les exploitations agricoles : diversification des cultures, choix d’assurance ou adoption d’innovation. Les chercheurs ont estimé par une méthode d’économie expérimentale les paramètres des préférences face au risque de 107 agriculteurs installés en Bourgogne ou en Franche-Comté, des régions caractérisées par une production agricole variée (céréales, élevage, maraîchage, viticulture…).
L’étude, présentée dans le Presse Info de l’Inra d’août 2013, contribue à mieux caractériser le processus de décision des agriculteurs en situation de risque. Des attitudes que les acteurs agricoles publics ou privés pourraient prendre en compte pour la définition de politiques, contrats ou schémas d’assurance plus efficaces.
Par exemple, une pénalité aura plus d’impact sur la décision des agriculteurs qu’une récompense de même valeur. Par ailleurs, les risques très peu probables ne doivent pas être négligés si les conséquences financières pour les agriculteurs sont très importantes. Participer à la couverture de ces risques est alors une réponse adaptée pour assurer l’adhésion des agriculteurs à certains programmes et contrats.
Cette étude aboutit par ailleurs à un corpus de données qui associe les préférences mesurées avec la situation socio-économique et les choix professionnels réels. L’ensemble représente un potentiel à explorer dans de futures recherches.