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Marché
Le sorgho, une plante « propre » à l’avenir prometteur

Le sorgho français trouve preneur auprès des fabricants d’aliments composés du sud de l’Union européenne.

Au niveau européen, plus de la moitié de la demande en sorgho est importée depuis les Etats-Unis ou l’Amérique du sud. C’est le constat établi lors de la conférence “Bilan de campagne sorgho 2011” organisée par Arvalis et l’AGPB à Paris le 8 décembre. Une année climatique ayant profité à la culture a permis d’obtenir de bons rendements en France, mais l’offre européenne peine à satisfaire la demande. Le sorgho ayant une bonne résistance au stress hydrique, ainsi qu’un différentiel de prix attractif pour l’alimentation animale comparativement au maïs, pourrait aussi voir ses surfaces progresser à la faveur du verdissement voulu par la Pac post-2013.

Une culture attractive et adaptée aux contraintes environnementales
« L’année climatique a plutôt profité à la culture du sorgho », a expliqué Yvon Parayre. « La récolte française de sorgho en 2011 est un bon cru en qualité et en quantité, malgré une implantation difficile liée aux conditions sèches du printemps », a-t-il déclaré. Et cela, à la faveur « des pluies du mois de juillet qui ont permis une bonne reprise des champs de sorgho, notamment grâce au tallage ». Au niveau du marché, les prix se sont tenus avec un alignement sur ceux du maïs. « Le différentiel étant toujours entre 10 et 15 €/t de moins que le maïs, ces prix sont un atout pour les débouchés en alimentation animale, notamment vers des pays comme l’Espagne », a souligné Yvon Parayre. Selon lui, les cours du sorgho sont aujourd’hui plutôt stables, voire légèrement baissiers. Ainsi, les débouchés vers les pays du sud de l’Europe restent ouverts. 
Autre atout de la culture, son adaptation, aux contraintes climatiques et environnementales, selon Yvon Parayre. Ainsi, avec la réforme de la Pac post-2013, le sorgho pourrait voir ses surfaces se maintenir ou progresser en raison des contraintes liées au verdissement ou aux rotations culturales. Le sorgho est en effet une culture « propre », a expliqué Yvon Parayre. En effet, elle est peu gourmande en intrants, notamment en eau, et peut satisfaire les mêmes débouchés que ceux du maïs vers l’alimentation animale à destination de l’Europe du Sud.

Des rendements record malgré la sécheresse du printemps
Pour Jean-Luc Verdier, ingénieur régional chargé de la filière du sorgho chez Arvalis-Institut du Végétal, « les pluies de juillet ont été bien valorisées par les cultures de sorgho, et la période sèche en fin de cycle a permis de réduire les frais de séchage lors de la collecte ». Les grains récoltés avaient ainsi un taux d’humidité inférieur à 20 %. « En 2011, les rendements moyens français en sorgho battent ainsi des records à 63 q/ha, soit une hausse de 11 % par rapport à la moyenne 2006-2010 », rapporte Jean-Luc Verdier.

Les exportations pourraient avoisiner les 100.000 t
Les chiffres de collecte pour la campagne de commercialisation 2011/2012 ne sont pas encore définis, mais devraient être stables par rapport à 2010/2011, un peu au-dessus des 150.000 t. Malgré des surfaces en baisse en 2011, à 47.000 ha, en repli de 13 % par rapport à 2010, les bons rendements devraient stabiliser les disponibilités françaises. Les exportations devraient « avoisiner les 100.000 t principalement à destination de l’Espagne en alimentation du bétail et du nord de l’Europe pour l’oisellerie », souligne l’ingénieur d’Arvalis-Institut du Végétal. A noter, par ailleurs, que la nette croissance des utilisations est en partie couverte par une forte progression des importations, principalement en provenance des Etats-Unis. Au niveau européen, les surfaces de sorgho s’établissent entre 110 et 120.000 ha avec une prédominance de la France et de l’Italie. Globalement, les surfaces gagnent du terrain depuis 2006. Et « la production européenne peut encore progresser et trouver des débouchés puisque sur une consommation de presque 1,5 Mt, plus de la moitié est encore importée depuis l’Amérique du Nord et du Sud ».

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